Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Blog du groupe "Désirs d'Avenir" de Marseillan (Hérault)
Blog du groupe "Désirs d'Avenir" de Marseillan (Hérault)
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 5 075
Newsletter
26 avril 2010

Ségolène Royal sur France Info 21 avril 2010 -

Ségolène Royal sur France Info

21 avril 2010 - 14:19

Interview de Ségolène Royal mardi 20 avril à 1815 dans "L'invité(e) " sur France Info.

Ecouter :


Script de l'interview :

Catherine Pottier : L'actualité d'abord avec ce traffic aérien qui est vraiment très perturbé depuis 5 jours, par les cendres du volcan islandais. Vous le savez sur le plan économique, la facture sera lourde, pour les compagnies aériennes bien sûr mais aussi pour toutes les entreprises qui dépendent du fret aérien. Qui doit intervenir Ségolène Royal, le gouvernement ou l'Europe ?

Ségolène Royal  : Ecoutez, je pense que tout le monde doit intervenir. A l'heure où nous parlons, je pense surtout à tous ceux qui sont bloqués dans les différents pays. J'entendais récemment le témoignage d'un consulat français qui disait ne pas bénéficier des moyens nécessaires pour accueillir parfois les français qui sont en situation de grande détresse et de plus en plus démunis dans l'ensemble des pays du monde. Donc je crois que c'est d'abord ça la priorité. Ensuite bien évidemment les préjudices économiques qui vont menacer certaines entreprises et provoquer du chômage dans certaines. Il faut donc dès maintenant essayer d'anticiper et de mobiliser à la fois les fonds d'Etat et les fonds européens, mais il faudra surtout, une fois que le traffic aérien aura repris, que ces entreprises soient aidées pour assumer cette transition.

C.P. : Les critiques se multiplient, vous le savez, sur l'application radicale du principe de précaution, est-ce un reproche que l'on peut faire aux autorités ? On l'a vu avec la gestion de l'épidémie de grippe. Certains experts disent que les dangers de ce nuage sont sans doute sur-estimés. Que faire ?

Ségolène Royal : Non, je crois qu'on ne peut pas rentrer dans ces mises en causes. S'il y avait eu des drames humains avec des accidents aériens, tout le monde aurait reproché aux autorités de ne pas avoir pris le principe de précaution et je pense vraiment que les polémiques sur ce sujet sont totalement déplacées.

C.P. : Ségolène Royal, les socialistes sont entrain de bâtir leur programme politique, pour les primaires de 2011 d'abord, et puis bien évidemment en vue de la présidentielle de 2012, Pierre Moscovicci a rédigé un document de 22 pages qu'il va présenter demain au Bureau National, il y a manifestement un coup de barre à gauche avec un renforcement du pouvoir de l'Etat dans la politique industrielle, une main tendue aux écologistes aussi. Vous vous retrouvez dans ce programme ?

Ségolène Royal : Il faut qu'on ait le temps d'en débattre, en tout cas la réhabilitation de l'intervention de l'Etat me semble tout à fait essentielle et si vous me le permettez, je voudrais l'illustrer avec un sujet d'actualité puisque le Président de la République vient de faire un déplacement en Seine-Saint-Denis et de réaffirmer par un vocabulaire qu'il a qualifié de "combat" sa lutte contre l'insécurité. Moi je crois que le droit à la vie, à la liberté, à la sûreté de la personne humaine, comme c'est inscrit dans la déclaration universelle des droits de l'Homme, est un rôle fondamental que l'Etat doit assurer, et je trouve que dans le domaine de la sécurité, la situation est extrêmement grave. Aujourd'hui on a plus le temps de se payer de mots, d'ailleurs déjà entendus, depuis le début du mandat de Nicolas Sarkozy, mais on a besoin non pas d'un vocabulaire de combat mais d'une action de combat contre la délinquance.

C.P.: Alors je rebondis Ségolène Royal, si vous étiez aux commandes de ce pays, quelle serait votre politique en matière de sécurité ?

Ségolène Royal : D'abord il faut distinguer les différentes causes d'insécurité, il faut lutter à la fois contre les causes et contre les effets de l'insécurité. Il faut distinger trois niveau d'insécurité. Dabord les actes d'incivilités, ensuite la délinquance et enfin la grande criminalité. Et sur chacun de ses élements, il faut à la fois de la prévention, de la répression et de la réinsertion. Sur les actes d'incivilité, souvent de très jeunes enfants, de plus en plus jeunes aujourd'hui, il faut une réponse immédiate à chaque acte, et une articulation très forte entre les adultes du quartier, les adultes de l'école et les parents. Sur les actes de délinquance, ce que l'on observe aujourd'hui, c'est que ni la police, ni la justice n'ont les moyens d'agir efficacement. Pourquoi ? Je rencontrais récemment un policier qui me disait être découragé d'avoir arrêté des délinquants qui sont immédiatement relâchés. Pourquoi le sont t-ils ? Parceque les centres d'éducation renforcés promis par Nicolas Sarkozy ne sont toujours pas construits. Donc si on désespère à la fois la justice et la police pour réprimer la délinquance, c'est un vrai problème. Sur la prévention, il faut à la fois renforcer l'éducation, l'encadrement des jeunes, aider les parents et notamment les mères seules à éduquer les adolescents, et lutter contre une des causes majueres de la délinquance des jeunes qui est le chômage. Il faut réfléchir ensemble par exemple à des actions de lancement de grands chantiers pour occuper les jeunes, leur faire passer le permis de conduire, leur redonner le sens de leur utilité dans la société, parce que c'est vrai que sur la délinquance, la prison n'est pas la solution, donc il faut une répression équilibrée, une répression juste et ensuite une réinsertion. Et enfin sur la grande criminalité. Est-ce que la police aujourd'hui a les moyens de lutter contre ? La réponse est non. Donc moi je demande que la police ait ces moyens. Il y a eu sur trois ans, sur les années budgétaires 2008, 2009, 2010, 9000 suppressions d'emplois de policiers et de gendarmes. Sur le seul département de la Seine-St-Denis où le Président de la République vient de se rendre, il y a une demande réitérée de 400 policiers qui manquent dans ce département. Donc, il faut à la fois lancer un plan de recrutement de policiers et de gendarmes et formation adaptée à la lutte contre la grande criminalité.

C.P. : Et sur l'absentéisme scolaire, on le sait, Nicolas Sarkozy veut suspendre les allocations familiales, est-ce une bonne chose ?

Ségolène Royal : Aller affamer les petits frères et les petite soeurs des adolescent délinquants, souvent élevés d'ailleurs par des mères seules, est-ce la bonne solution ? Franchement je ne le crois pas. Et cette proposition qui est répétée en permanence par Nicolas Sarkozy, ne règle absolument pas la gravité de la situation de la sécurité en France. En revanche, que lorsqu'il y a de l'absentéisme scolaire, les allocations familiales soient versées à l'établissement scolaire pour être certains qu'elles soient bien utilisées dans l'intérêt des enfants, ça c'est une proposition que j'ai toujours faite et que je continue à défendre.

C.P. : Revenons sur le programme du Parti Socialiste. En matière de fiscalité, êtes-vous favorable à la création de nouvelles tranches d'imposition ?

Ségolène Royal : La question de la réforme de la fiscalité est un tout et je ne peux pas l'aborder comme ça petit bout par petit bout. Je crois que les français veulent à la fois la mise à plat de la fiscalité et la mise à plat du système de financement des retraites. Il y a à la fois un besoin de justice, un besoin de sécurité dans le sens où on veut avoir la garantie d'avoir des retraites, des salaires, des revenus qui permettent de vivre dignement. Et il y a un besoin aussi de simplicité dans les règles qui sont appliquées, pour que tout le monde ait le sentiment de contribuer en fonction de sa capacité contributive à l'effort national. C'est à dire que si l'Etat apportait la garantie de la justice, à la fois dans l'effort fiscal et dans le financement des retraites, je pense que beaucoup de réformes pourraient s'engager qui permettraient de sécuriser les français sur leurs revenus et sur leurs retraites.

C.P. : Parlons de votre région, vous demandez la suppression des zones noires en Vendée et en Charente-Maritime, Cécile Duflot la numéro 1 des verts estime que c'est "irresponsable", ce sont ses mots, que lui répondez-vous ?

Ségolène Royal : Je pense qu'elle a perdu une occasion de se taire, surtout lorsqu'on est pas venu sur le terrain pour constater ce qui se passe. Je n'ai bien évidemment pas demandé la suppression des zones noires, au contraire, j'ai demandé leur suspension avec les 33 maires et l'ensemble des associations de sinistrés, dans une absence totale de dialogue, de débats et d'écoute. Cette cartographie a été publiée d'une façon très unilatérale par le gouvernement, or nous sommes dans une République où il faut pouvoir expliquer les mesures que l'on prend, et en l'occurence il y a eu beaucoup d'incohérences sur les territoires. Ce que nous demons tout simplement, c'est le respect et c'est d'avoir accès aux expertises qui ont justifié ces cartographies pour que les familles puissent savoir à quoi s'en tenir, que les maires comprennent les enjeux, puisqu'on leur demande de prendre maintenant des arrêtés d'interdiction d'habitation sur ces zones. Il y a des zones qui n'ont pas été innondées, d'autres qui ne l'ont pas été et qui ne sont pas inscrits dans ces zones. Donc je crois qu'il faut un peu de respect, un peu de bon sens, un peu de sérénité, un peu de tranquilité, et d'ailleurs je me félicite d'observer, qu'hier en présidant le conseil régional de la région Poitou-Charentes, à l'unanimité de la majorité et de l'opposition ont été adoptées des propositions d'aides d'urgence et de demandes à l'Etat de clarification et surtout de parole tenue sur les indemnisations qui ne sont toujours pas arrivées.

C.P. : Merci beaucoup Ségolène Royal

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité