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Blog du groupe "Désirs d'Avenir" de Marseillan (Hérault)

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25 mai 2013

Cette belle idée du courage (document complémentaire n°1)


Cette belle idée du courage:

document complémentaire n°1

 

Dans cette belle idée du courage, j’évoque dans le chapitre sur Louise Michelles destins croisés avec Victor Hugoet le magnifique poème qu’il lui a dédié. Je n’ai pu, dans la contrainte de place, n’en citer qu’une partie. Vous le trouverez ci-joint en entier, précédé d’un court extrait de ce chapitre (page 137).

 

« Louise Michel est heureuse.

Elle est heureuse même si, par un curieux coup du destin cruel, ou facétieux, la voilà déracinée sur un rocher de misère battu par les vents au moment même où Victor Hugo, son grand ami, rentre, lui, à Paris, sous les oriflammes et les vivats.
Au moment même où Hugo revient, Louise s’en va.
Car ces deux être lumineux de courage n’auraient jamais pensé, pour rien au monde, qu’une fois leur ennemi commun, le Second Empire, abattu dans les fossés de Sedan, l’une devrait prendre la place de l’autre, dans ce Guernesey nouveau, ce Guernesey calédonien, perdu dans le Pacifique immense, comme si, éternellement, ces deux compagnons de lutte devaient être séparés.
Alors Hugo lui dédie un poème, « Viro Major » (plus grande qu’un homme), où tout est dit :
 
« Ton oubli de toi-même à secourir les autres,
Ta parole semblable aux flammes des apôtres,
Ta bonté, ta fierté de femme populaire,
L’âpre attendrissement qui dort sous ta colère. »
 
Louise Michel : dix ans d'exil, et la calomnie nationale.Victor Hugo, presque trente ans hors de son pays natal, sans même pouvoir enterrer ses enfants, morts trop tôt, prisonnier, reclus, d'un rocher perdu entre France et Angleterre.
Quel plus bel exemple de courage que ces deux exilés, loin de leurs pays, et si près de leurs idéaux ? »

*

Voila donc, pour vous, en entier ce texte magnifique que Victor Hugo a écrit à Louise Michel en décembre 1871.

Viro Major

Ayant vu le massacre immense, le combat,
Le peuple sur sa croix, Paris sur son grabat,
La pitié formidable était dans tes paroles ;
Tu faisais ce que font les grandes âmes folles,
Et lasse de lutter, de rêver, de souffrir,
Tu disais : J'ai tué ! car tu voulais mourir.


Tu mentais contre toi, terrible et surhumaine.
Judith la sombre juive, Arria la romaine,
Eussent battu des mains pendant que tu parlais.
Tu disais aux greniers : J'ai brûlé les palais !
Tu glorifiais ceux qu'on écrase et qu'on foule ;
Tu criais : J'ai tué, qu'on me tue ! Et la foule
Ecoutait cette femme altière s'accuser.
Tu semblais envoyer au sépulcre un baiser ;
Ton œil fixe pesait sur les juges livides,
Et tu songeais, pareille aux graves Euménides.
La pâle mort était debout derrière toi.


Toute la vaste salle était pleine d'effroi,
Car le peuple saignant hait la guerre civile.
Dehors on entendait la rumeur de la ville.


Cette femme écoutait la vie aux bruits confus,
D'en haut, dans l'attitude austère du refus.
Elle n'avait pas l'air de comprendre autre chose
Qu'un pilori dressé pour une apothéose,
Et trouvant l'affront noble et le supplice beau,
Sinistre, elle hâtait le pas vers le tombeau.
Les juges murmuraient : Qu'elle meure. C'est juste.
Elle est infâme. - A moins qu'elle ne soit auguste,
Disait leur conscience ; et les juges pensifs
Devant oui, devant non, comme entre deux récifs,
Hésitaient, regardant la sévère coupable.


Et ceux qui comme moi, te savent incapable
De tout ce qui n'est pas héroïsme et vertu,
Qui savent que si Dieu te disait : D'ou viens tu ?
Tu répondrais : Je viens de la nuit où l'on souffre ;
Dieu, je sors du devoir dont vous faites un gouffre !
Ceux qui savent tes vers mystérieux et doux,
Tes jours, tes nuits, tes soins, tes pleurs, donnés à tous,
Ton oubli de toi-même à secourir les autres,
Ta parole semblable aux flammes des apôtres ;
Ceux qui savent le toit sans feu, sans air, sans pain,
Le lit de sangle avec la table de sapin,
Ta bonté, ta fierté de femme populaire,
L'âpre attendrissement qui dort sous ta colère,
Ton long regard de haine à tous les inhumains,
Et les pieds des enfants réchauffés dans tes mains ;
Ceux-là, femme, devant ta majesté farouche,
Méditaient, et, malgré l'amer pli de ta bouche,
Malgré le maudisseur qui, s'acharnant sur toi,
Te jetait tous les cris indignés de la loi,
Malgré ta voix fatale et haute qui t'accuse,
Voyaient resplendir l'ange à travers la méduse.


Tu fus belle et semblas étrange en ces débats ;
Car, chétifs comme sont les vivants d'ici-bas,
Rien ne les trouble plus que deux âmes mêlées,
Que le divin chaos des choses étoilées
Aperçu tout au fond d'un grand cœur inclément,
Et qu'un rayonnement vu dans un flamboiement.


Victor Hugo, décembre 1871

 

Dans mon prochain envoi, le discours, en entier, sur le courage de Jaurès à la Jeunesse.


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8 mai 2013

Désirs d’Avenir souhaite fédérer toutes celles et

Désirs d’Avenir souhaite fédérer toutes celles et ceux qui veulent se saisir des problématiques politiques, débattre et participer à la construction de propositions, autour d’un programme de travail associant citoyens, experts, chercheurs, syndicalistes, militants politiques et associatifs, dans le cadre d’un laboratoire d’idées.

Ce laboratoire d’idées, citoyen et participatif, dont le Conseil Scientifique est présidé par Jean-Louis Bianco, a pour but de produire des propositions concrètes et innovantes au profit de ceux qui mettent en œuvre des politiques publiques en France et en Europe.

- Il a l’originalité de s’appuyer sur l’ « expertise citoyenne », chaque citoyen étant à même d’exprimer ses problèmes, ses attentes, mais aussi d’avoir des solutions pratiques à proposer. La mise en commun des réflexions et idées issues des expériences de chacun permet souvent d’agir collectivement avec justesse et rapidité. C’est aussi une façon de ramener vers la politique des citoyens qui s’en sont éloignés, puisque leur parole a toutes les chances de peser. La Démocratie Participative peut contribuer à régénérer la démocratie républicaine.

- Ouvert vers l’extérieur, il reflète la société française dans toute sa diversité, les jeunes, les quadra, les seniors, les actifs, les chômeurs, les urbains, les ruraux, les habitants des quartiers populaires, les entrepreneurs, les travailleurs indépendants, les artisans, les salariés, les enseignants, les militants syndicaux, politiques ou associatifs … Il est à l'affût de leurs expériences et de leurs suggestions mais aussi des initiatives qui réussissent sur le terrain et les fait remonter.

- Il organise des rencontres qui permettent de partager des savoirs individuels et de créer des réflexions collectives.


Désirs d’Avenir, grâce à vous qui êtes des milliers répartis sur tout le territoire, vos réseaux, votre savoir faire, celui des animateurs des comités locaux, et de l’organisation qui se met en place, a les moyens de conjuguer trois activités en une :

  • Être un « observatoire » de proximité et en temps réel de la société, en recueillant l’opinion des citoyens, en particulier des segments de population les plus enclins à l’abstention et des catégories socioprofessionnelles exclues des champs d’investigations traditionnels.
  • Être un espace de formation citoyenne et d’éducation populaire, en organisant des débats et des Universités Populaires Participatives, mais aussi, au niveau local, des réunions d’information, notamment sur le rôle et l’importance de nos Institutions républicaines, à partir de sujets directement liés à la vie quotidienne des gens.
  • - Être un « think tank » national et européen, en produisant des études originales, des expertises, des idées nouvelles et des solutions concrètes… Bref, un laboratoire d’idées et une force de propositions du 21e siècle s’appuyant sur l’observatoire citoyen et les débats participatifs.

Le 6 avril dernier, le Comité scientifique de Désirs d’avenir, présidé par Jean-Louis Bianco, s’est réuni à l’Assemblée nationale pour un séminaire de travail sur la réforme bancaire et les paradis fiscaux.

Autour de plusieurs parlementaires, ministres, conseillers et membres fondateurs de Désirs d’avenir, des intellectuels et acteurs engagés sur le terrain sont intervenus pour partager leur expertise en la matière :

Mathilde Dupré, coordinatrice de la Plateforme Paradis Fiscaux et Judiciaires, chargée de plaidoyer au Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre Solidaire) sur les questions financières;

Laurence Scialom, professeur d'économie, experte du système bancaire, auteur auprès de Terra Nova d'une note "Pour une réforme bancaire plus ambitieuse";

-Grégoire Niaudet, membre de la plateforme Paradis Fiscaux et Judiciaires, chargé de plaidoyer au Secours Catholique.

Ce séminaire a permis à Désirs d’avenir de mieux appréhender cette réforme majeure que j’appelle de mes vœux depuis 2008 et d’apercevoir plusieurs pistes d’amélioration. Cette réforme n’aura de sens que si elle se fait au niveau européen à travers un volontarisme politique fort. Le peuple nous a donné une forte légitimité pour remettre de l’ordre dans un système financier qui s’est trop longtemps servi au lieu de servir l’économie réelle et notamment nos TPE et PME.

Cette crise est une formidable occasion pour changer un système financier et bancaire avide et injuste. Aussi, j’ai décidé que Désirs d’avenir mettra en place dans les semaines à venir un groupe de travail autour de Jean-Louis Bianco, auquel les intervenants à ce séminaire participeront et auquel vous serez tous appelés à contribuer. Il s’agira alors de faire émerger des propositions fortes, efficaces et opérationnelles afin d’améliorer la réforme bancaire et renforcer notre politique de lutte contre les paradis fiscaux.

Je sais que je peux compter sur vous.

Fidèlement.

Ségolène Royal


Adhérer à Désirs d'Avenir en 2013 : cliquer ici !

Informations : contact1.desirsdavenir@gmail.com

 
 
5 février 2013

Assemblée générale de l'association "Désirs d'Avenir"

Samedi 2 février, s'est tenue l'Assemblée générale de Désirs d'Avenir
____________________________________

Les militants venus de l'ensemble de nos territoires ont réélu à l'unanimité, Ségolène Royal à la présidence de l'association. Elle a présenté le rapport moral en rappelant que plus que jamais Désirs d'Avenir doit travailler comme laboratoire d'idées.
Elle a d'ailleurs rappelé que la Banque Publique d'Investissement était née de ce travail et qu'elle avait appelé à sa création dès 2008, au cœur de la crise financière, considérant qu’il était nécessaire de « créer une banque publique destinée au financement des entreprises innovantes. Une banque qui travaille main dans la main avec les territoires et avec les Régions. Parce qu’on sait bien (…) à quel point les entreprises ont du mal à trouver des crédits, surtout les plus innovantes. Parce que les plus innovantes doivent prendre un risque. Comme les banques ont été habituées à ne plus prendre de risque mais, au contraire, à spéculer sur ce qu’il y avait de plus facile, ces entreprises se tournent vers les collectivités territoriales, vers nous c’est à dire vers vous » (discours de S. Royal sur la crise financière et économique, 15 octobre 2008).

De la même façon, Ségolène Royal a souhaité que l'interdiction des licenciements boursiers et la réforme des activités bancaires (avec séparation des activités de dépôts et des activités spéculatives) soient traduites dans l'activité gouvernementale car les trois réformes se tiennent, comme elle le disait en 2008.

Désirs d'Avenir, que préside Ségolène Royal a décidé de relancer les Universités Populaires Participatives. Un comité scientifique a été mis en place que présidera Jean-Louis Bianco qui a proposé que la première réunion de cette Université se tienne sur la réforme bancaire et les paradis fiscaux.

Au cours de cette Assemblée générale, les ministres Dominique Bertinotti et Guillaume Garot se sont exprimés ainsi que plusieurs parlementaires comme Bernard Lesterlin, Hélène Geoffroy et Sébastien Denaja.

Les membres de Désirs d'avenir qui ont été élus en nombre dans les instances dirigeantes du Parti socialiste (une cinquantaine dans les trois instances : Bureau national, Secrétariat national ou Conseil national) se sont exprimés par la voix de Kamel Chibli, membre du Bureau national.

Benoite Lardy (également membre du Bureau national) a été nommée Secrétaire générale. L'équipe d'organisation de Désirs d'Avenir a présenté la plateforme d’échanges et le système de vidéo conférence qui permettront aux comités locaux de les associer aux débats nationaux. Un comité de rédaction a été mis en place pour la diffusion d’une publication régulière.

Voir les vidéos :


http://dii.r.mailjet.com/da4637c6/2oj32z/o2Z9yL/www.dailymotion.com/video/xx8ib9_segolene-royal-intervention-a-l-ag-de-desirs-d-avenir_news#.UQ4YjvJD18E

http://dii.r.mailjet.com/da4637c6/2oj32z/o2Z9yQ/www.dailymotion.com/video/xx8yhx_jean-louis-bianco-intervention-a-l-ag-de-da_news

http://dii.r.mailjet.com/da4637c6/2oj32z/o2Z9yW/www.dailymotion.com/video/xx8wbs_dominique-bertinotti-intervention-a-l-ag-de-da_news

http://dii.r.mailjet.com/da4637c6/2oj32z/o2Z9z0/www.dailymotion.com/video/xx8xiz_guillaume-garot-intervention-a-l-ag-de-da_news

http://dii.r.mailjet.com/da4637c6/2oj32z/o2Z9z5/www.dailymotion.com/video/xx93tg_helene-geoffroy-intervention-a-l-ag-de-da_news

http://dii.r.mailjet.com/da4637c6/2oj32z/o2Z9z9/www.dailymotion.com/video/xx8zfz_kamel-chibli-intervention-a-l-ag-de-da_news

http://dii.r.mailjet.com/da4637c6/2oj32z/o2Z9ze/www.dailymotion.com/video/xx91lj_sebastien-denaja-intervention-a-l-ag-de-da_news

 
 


 

25 janvier 2013

La politique par la preuve

 

 Ségolène Royal, Présidente de la Région Poitou-Charentes, et Dominique Morin, Directeur régional de Pôle Emploi ont signé jeudi 24 janvier à Poitiers un accord innovant pour accélérer et simplifier l'accès des demandeurs d'emploi à une formation professionnelle débouchant sur un métier. Jean Bassères, Directeur National de Pôle Emploi, présent à cette occasion, a parlé d'un accord « extrêmement innovant » et d'une « première nationale ».

Ségolène Royal a d'abord souligné l'importance de la formation professionnelle dans la lutte contre le chômage, parlant d'un « levier de la sortie de crise ». Il s'agit à travers cet accord de sécuriser le parcours du demandeur d'emploi en facilitant son accès à la formation professionnelle :

  • simplifier sa recherche d'emploi par la mise en place d'un guichet unique à Pôle Emploi,
  • réduire le délai à deux mois entre sa demande et son accès effectif à la formation,
  • améliorer les conditions de vie lors de sa formation, par l'harmonisation des aides en matière d'hébergement, de restauration et de transport.

Cette action facilitera pour les entreprises l'accès à du personnel qualifié dans les secteurs en tension. Par l'amélioration du niveau de qualification des demandeurs d'emploi, elle contribuera également à stimuler l'activité des entreprises et donc leur demande de main d’œuvre qualifiée. Enfin, elle permettra d'améliorer les taux de retours à l'emploi en s'adaptant aux grands chantiers régionaux et aux PME des secteurs qui recrutent.

Par ce protocole exemplaire, la Région Poitou-Charentes et les services de Pôle Emploi montrent leur capacité et leur détermination permanente à travailler ensemble au service des citoyens, pour mettre en place des solutions efficaces aux problèmes qu'ils vivent, notamment ceux du chômage et de la précarité.

C'est la première fois dans une Région qu'un protocole d'une telle clarté est mis en place dans ce domaine.

24 janvier 2013

Interview de Ségolène Royal. Les Echos.14.1.2013

 « Il n'y a plus de temps à perdre »

Vous siégez au conseil d'administration de la BPI. En tant que présidente de région, quelles seront vos premières requêtes ?

Le régions souhaitent que les choses aillent plus vite car les entrepreneur se sentent mal aimés et souffrent de l'absence de moyens pour agir. Il y a eu beaucoup de bisbilles entre Oséo, la CDC, le FSI pour savoir qui doit diriger. Il est temps que tout cela cesse et que l'on se mette en ordre de bataille ! On nous annonce que le dispositif sera opérationnel en mai dans les régions, c'est un peu tard. D'autant que toutes les régions se sont organisées comme, par exemple, dans la mienne avec l'agence PME qui réunit 21 opérateurs compétents, dont Oséo, la CDC et et les fonds d'investissements, et qui fonctionne très bien puisque 115 projets, représentant 123 millions et 2.100 emplois en ont bénéficié cette année. Cette BPI des régions, nous l'avions déjà comme dans d'autres régions, préfigurée. Ca marche, Il n'y a donc plus de temps à perdre, l'intelligence des territoires est là. La BPI, c'est simple : elle doit permettre de démultiplier ces efforts.

 Vous, régions, disposerez-vous de suffisamment de marge de manoeuvre à votre goût ?

C'est l'efficacité qui compte. Les régions auront toujours un devoir de contrôle sur les fonds publics, puisque nous les votons en assemblée régionale. Mais en ce qui concerne les plates-formes, je ne fais pas du leadership une question essentielle, je suis pragmatique, je veux avant tout que cela fonctionne et que la France devienne un pays où il fait bon entreprendre. Et pour cela, il faut surtout un bon état d'esprit, que cette BPI en régions soit une structure souple, rapide, mue par l'esprit d'entreprise, visionnaire et non bureaucratique. La mutation écologique de l'économie doit être son coeur de métier. C'est une banque au service de l'économie créatrice et non d'elle-même.

 Dans le même temps, elle ne peut pas être une banque classique…

Surtout pas, en effet. Car si l'on exige le même retour sur investissement que les banques classiques, créer une BPI n'a aucun intérêt. Il faut trouver le bon dosage entre les « risques » que l'on prend, et la nécessité d'anticiper, de soutenir l'innovation. Cela, en régions, nous savons le faire avec nos partenaires, car nous sommes au plus près des PME. Contrairement à ce que certains ont dit, les régions n'ont pas l'intention de soutenir des « canards boiteux » : la plupart des entreprises que nous soutenons se développent. Mais une entreprise n'est pas à la merci d'une mauvaise passe, et ce peut être le rôle de la BPI que de la soutenir momentanément. Par exemple, sur des entreprises innovantes comme Heuliez, une BPI aurait eté très utile car elle aurait compris, plus vite que le FSI, tout l'enjeu de la voiture électrique, placée devant un marché mondial à conquérir.

 Interview de Ségolène Royal par Laurence Albert

Les Echos, lundi 14 janvier 2013


Interview ICI

 Site : www.presidente.poitou-charentes.fr

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29 octobre 2012

Ségolène Royal et la condition des femmes...

13 èmes rencontres de la Fondation Marisa Bellisario :

« Femmes, économie et pouvoir »

27 octobre 2012 à Florence

Intervention de Ségolène Royal,

Présidente de la Région Poitou-Charentes

 

Je suis très heureuse de pouvoir être aujourd'hui avec vous et cela pour deux raisons :

La première, c'est que je n'avais pu, en juin dernier, venir en Italie pour recevoir le Prix Mela d'Oro que la Fondation Marisa Bellisario m'avait aimablement décerné. Je suis d’autant plus contente de pouvoir, cet automne, répondre à son invitation.

Je vous disais cet été, dans mon message de remerciement, toute l'admiration que j'éprouve pour deux femmes italiennes qui ont eu

- l'audace d'entreprendre,

- le courage de surmonter bien des obstacles,

- le talent et la volonté de créer, chacune à sa manière,

dans des domaines où les femmes n'étaient (et ne sont toujours pas) spontanément les bienvenues.

Surtout aux niveaux d'engagement et de responsabilité où l'une et l'autre, féministes convaincues et solidaires de la cause des femmes, avaient choisi d'exceller : l'entreprise pour Marisa Bellisario et la science pour Rita Lévi Montalcini.

L'exemple de ces éclaireuses doit encourager toutes les femmes à s'affranchir des « plafonds de verre » et nos sociétés à s'enrichir davantage de leurs apports.

La deuxième raison, c'est que le thème de ces 13èmes rencontres, « Femmes, économie et pouvoir » me tient particulièrement à coeur car je crois profondément que les femmes, dont les énergies et le potentiel sont encore trop souvent bridés, sont aujourd'hui le principal gisement de croissance de nos économies et les actrices indispensables de l'amélioration, sociale et démocratique, de nos sociétés.

Pas de croissance sans les femmes.

Pas de sortie de crise sans les femmes .

Pas d'efficacité économique, écologique et sociale sans les femmes.

D'autant plus que, comme le disait il y a quelques jours mon amie Michelle Bachelet, ancienne présidente chilienne qui dirige aujourd'hui l'ONU Femmes : « les progrès accomplis en faveur des femmes sont des progrès accomplis pour nous tous ».

C'était au Pérou lors d'une rencontre sur le rôle des femmes dans le développement mais cela vaut aussi bien pour les pays du Sud que pour ceux du Nord, aussi bien pour la parité politique que pour la justice sociale et l'égalité économique entre les femmes et les hommes, notre sujet d'aujourd'hui.

L'Europe est aujourd'hui en crise, nous le savons et nous le vivons.

C'est pourquoi elle a tant besoin des femmes pour reprendre sa marche en avant.

Sans méconnaître les efforts, nécessaires, que font nos pays pour remettre les choses d'aplomb, il faut regarder la réalité en face : non seulement nous n'en sommes pas sortis mais cette crise est une crise globale : financière, économique, sociale, écologique, politique et même morale.

C'est la crise d'un modèle qui doit être dépassé et remplacé.

C'est là que les femmes ont tout leur rôle à jouer.

On disait en 2008 que si Lehman Brothers s'était appelée Lehman Sisters, l'aveuglement et la fuite en avant n'auraient pas conduit le monde au bord du gouffre. C'était une boutade mais avec un fond de vérité : l'endogamie masculine des élites financières et économiques, ça ne peut plus durer, c'est trop risqué.

Façon de dire qu'il est temps que les femmes, cette « moitié du ciel », prennent leur pleine part de la gestion des affaires ici-bas.

Les crises indiquent toujours un autre possible qui peine à naître : nous y sommes. L'avènement si nécessaire d'un autre modèle de développement et de gouvernement des affaires communes a besoin des femmes et ne sera possible qu'avec elles.

Parce qu'elles sont les premières victimes des dégâts de l'ancien modèle et ont donc un intérêt direct à une alternative plus efficace et plus juste, qui profitera à tous.

Parce que leur potentiel aujourd'hui sous-employé est une clef majeure de la remise de nos économies et de nos sociétés sur de bons rails.

Cela vaut pour l'Europe mais aussi pour le monde : pas de lutte efficace contre la pauvreté, contre les ravages de l'irresponsabilité écologique, contre les crises alimentaires à répétition sans les femmes.

Femmes et pouvoir : les deux dimensions inséparables

Une précision d'emblée à propos des relations entre les femmes, le pouvoir et l'économie car cette question englobe deux dimensions, à mes yeux, indissociables, de l'égalité économique et sociale entre les hommes et les femmes, deux facettes d'un pouvoir à conquérir pour le partager plus équitablement :

. l'égal accès des femmes aux responsabilités les plus hautes, autrement dit la mixité de ces lieux de pouvoir dont, malgré quelques belles réussites, les portes ne font encore que s'entr'ouvrir aux femmes avec bien des réticences ;

. mais aussi, dans l'ensemble du monde du travail, l'égalité professionnelle entre hommes et femmes à tous les niveaux.

Tels sont les deux versants de ce que j'appellerai « l'enpouvoirisation » (empowerment) des femmes, c'est à dire la reconnaissance effective de leur pouvoir d'agir, de leur pouvoir de faire, de créer, d'innover, de leur pouvoir de réaliser leur potentiel, de leur pouvoir de faire bouger les règles et les lignes au bénéfice, encore une fois, non seulement des femmes mais de tous.

 Il en va du pouvoir économique des femmes comme du sport ou de l'éducation : les performances exceptionnelles de quelques unes sont fragiles et finalement sans grand effet d'entraînement social ou sociétal si elles ne plongent pas leurs racines dans un solide terreau : comme le sport de haut niveau a besoin du sport de masse, comme le dégagement d'une élite scolaire a besoin d'une école de bon niveau pour tous, le droit des femmes à l'exercice des responsabilités économiques les plus éminentes a besoin du terrain propice d'une égalité réelle dans le monde du travail et au-delà.

 1er constat : l'ampleur persistante des inégalités économiques et sociales entre hommes et femmes, même dans nos sociétés développées qui se targuent de les combattre.

 Elles sont connues, je ne m'y attarderai pas, mais il faut quand même inlassablement les rappeler pour en prendre la pleine mesure.

 - Inégalités salariales : cela fait plus d'un demi-siècle que le Traité de Rome a affirmé le principe de l'égale rémunération des hommes et des femmes mais les écarts sont toujours là dans nos pays : 27% (tous temps de travail confondus) en France.

- Emplois précaires : les femmes d’abord.

- Temps partiel subi : 30% des femmes salariées en France, 4 fois plus de femmes que d'hommes à l'échelle européenne.

- Des travailleurs pauvres qui sont très majoritairement des travailleuses pauvres.

- Difficultés et pauvreté des femmes chefs de familles monoparentales.

- Les taux de chômage masculin et féminin, eux, se rejoignent mais c'est parce que, sous l'effet de la crise, celui des hommes augmente (destructions massives d'emplois dans des secteurs comme l'automobile ou la sidérurgie à main d'oeuvre majoritairement masculine) : cette égalisation par le bas est tout sauf le moteur d'un progrès commun !

- Et aussi : aux femmes les formations professionnelles les moins qualifiantes, les moindres promotions professionnelles, les violences et le harcèlement sur le lieu de travail.

 - Polarisation sexuée injustifiée des métiers masculins et métiers féminins.

Alors que la force physique compte de moins en moins (évolution des métiers, apport des technologies) et que la notion de service, familière aux femmes, compte de plus en plus (y compris dans les activités « productives), nombre d'employeurs brandissent opportunément le stéréotype de la faiblesse féminine pour leur barrer l'accès à certains métiers.

Mais si certaines conditions de travail sont trop dures aux femmes, c'est qu'elles sont aussi néfastes pour les hommes et que nous avons donc un intérêt commun à leur amélioration au bénéfice de tous !

 Qui s'émeut que les infirmières portent des poids aussi lourds que les dockers (étude canadienne) ? Et des troubles musculo-squelettiques des caissières qui manipulent chaque jour des tonnes de marchandises ?

 Je me souviens de cette femme de ma région, carreleur travaillant sur des chantiers majoritairement masculins : ses collègues ne la croyaient pas capable de porter un sac de ciment mais, me disait-elle, ça ne les effleurait pas que des femmes employées dans les services à la personne soulèvent tous les jours des malades de 80 kilos...

 En réalité, les femmes ont plus de force qu'on ne leur en prête et si certains travaux sont trop durs, c'est une chance pour tous que nous réclamions des conditions de travail plus décentes.

 Je me souviens aussi de cet entrepreneur du bâtiment qui me confiait que l'arrivée de femmes dans ses équipes apportait, dans les cabanes de chantier, un ton et des manières moins rudes : la mixité professionnelle contribue à la « civilisation des moeurs » au travail et cela aussi, c'est une chance pour tous.

 Les femmes sont entrées massivement dans le monde du travail rémunéré, des progrès ont été accomplis, mais les inégalités ont la peau dure.

En France comme en Europe, nous croulons depuis des années sous les lois, les recommandations, les incitations, mais l'égalité professionnelle ne progresse que très lentement.

Nous n'avons plus le choix : il faut que les injonctions soient assorties de sanctions et celles-ci, le cas échéant, appliquées. Sinon, nous en resterons aux lois d'affichage sans conséquences opérationnelles. Cela implique notamment :

  • la conditionnalité des aides publiques, comme en Poitou-Charentes avec notre Charte d'engagements réciproques ;
  • la publicité non seulement des performances mais aussi des contre-performances en matière de genre : mauvais pour l'image, mauvais pour les affaires...
  • de poursuivre plus avant dans les sens des bonnes décisions gouvernementales prises depuis l'élection de François Hollande :

* non seulement les entreprises sont obligées de se doter d'un accord ou d'un plan sur l'égalité professionnelle mais le contrôle de leur application par les pouvoirs publics sera systématisé et renforcé de sorte que les sanctions financières (jusqu'à 1% de la masse salariale dans la législation actuelle) soient effectivement appliquées (la grande faille de tous les dispositifs antérieurs);

* études préalables systématiques d'impact sur l'égalité hommes-femmes de tous les textes normatifs. 1er exemple : les Emplois d'Avenir que le gouvernement crée pour les jeunes sortis du système scolaire sans qualification et n'étant actuellement en situation ni d'emploi ni de formation ; cette étude d’impact aidera à en faire un outil d'égalisation des trajectoires d'insertion professionnelle entre les garçons et les filles.

 2ème constat : Travail et famille, tout se tient pour les femmes.

 Impossible de combattre efficacement les inégalités et les discriminations dans l'entreprise sans tenir compte de la façon dont elles s'enracinent dans une inégale répartition des tâches domestiques et familiales, toujours majoritairement assumées par les femmes et cela de manière incroyablement stable.

 C'est toujours à elles qu'incombe la conciliation de la vie professionnelle et familiale qui, pourtant, devrait concerner à égalité les deux parents et être facilitée par la société et par les entreprises dans le cadre d'un exercice réellement partagé de la responsabilité parentale. Les mères y gagneraient mais aussi les pères.

Cela pose, en particulier, le problème des structures d'accueil de la petite enfance dont les plans d'austérité budgétaire entravent le développement et même compromettent la survie alors qu'elles sont indispensables à l'engagement professionnel et à l’émancipation des femmes (les taux d'emplois particulièrement élevés des femmes scandinaves sont le résultat d'une vraie culture de l'égalité dans tous les domaines et d'un système d'accueil de la petite enfance qui garantit ce droit à toutes les familles).

 Je me souviens de ce père qui me racontait s'être renseigné pour savoir s'il pouvait prendre un congé pour enfant malade et s'était entendu répondre : « c'est uniquement pour les femmes ».

Et de cette femme passée à 4/5ème de temps pour pouvoir faire face à ses tâches familiales, qui me confiait : « je n'avais pas le choix pour y arriver mais je me sens professionnellement coupable, alors évidemment je n'oserai jamais demander une augmentation ».

 Dans l'état actuel de cette inégale répartition des tâches au foyer, les femmes se sentent souvent acculées à un choix impossible entre la carrière ou la maternité.

La France, certes, se caractérise par un fort taux d'activité des femmes mères de famille : nous le devons à un système d'accueil de la petite enfance qui, quoiqu'à améliorer, favorise la conciliation de la vie familiale et professionnelle mais sans toutefois permettre un partage plus équitable.

D'où ce syndrome d'épuisement qui touche aujourd'hui 3 femmes pour 2 hommes.

Ce sentiment d'être toujours en faute, soit vis à vis des enfants, soit vis à vis du travail.

 Cette peur aussi d'annoncer une grossesse de crainte d'être placardisée comme si, pour nombre d'entreprises, les femmes étaient coupables d'un délit de maternité et celles en âge de procréer interdites de promotion !

 Il est temps que le monde du travail apprenne à traiter de la même façon paternité et maternité.

 --> Parmi les choses à faire : proscrire dans les entreprises ces réunions tardives qui sont une forme de discrimination implicite pour les femmes et d'alibi pour les hommes qui, eux, s'attardent souvent sans scrupule dans un entre-soi dépassé. Peu s'en rendent compte mais ils y gagneront, eux aussi, une vie plus équilibrée.

 --> Importance (symbolique et pratique) du Congé de Paternité que j'ai créé pour la reconnaissance (par la société et dans l'entreprise) de la responsabilité du père : 70% des jeunes pères le prennent aujourd'hui.

--> Aller plus loin : égaliser davantage le congé parental d'éducation avec une part réservée au père (sinon perdue) sur le modèle scandinave. Là aussi, tout se tient : ce sont les femmes dont les emplois sont les moins qualifiés et les moins rémunérés qui prennent aujourd'hui ce congé et se retrouvent pénalisées quand elles veulent reprendre un travail.

--> Importance de structures d'accueil de la petite enfance, financièrement et géographiquement accessibles à tous. Et aux horaires adaptés.

3ème constat : l'inégalité au travail est aussi le résultat de la différenciation des filières de formation entre filles et garçons et de la persistance des stéréotypes (à l'école, dans les medias, dans les têtes).

Alors que les filles sont plus diplômées que les garçons, elles s'interdisent souvent les filières les plus porteuses, scientifiques et technologiques.

Quand elles osent, elles ne sont pas toujours les bienvenues.

En France, par exemple, le nombre de femmes ingénieures augmente mais à un rythme encore bien lent.

Je me souviens de cette jeune diplômée qui avait appelé un garage après la parution d'une offre d'embauche et m'avait raconté comment on l'avait éconduite :

« - La place est toujours libre ?

- Oui, Madame, dites à votre fils de se présenter à 14 heures.

- Mais c'est pour moi, j'ai un bac mécanique.

- Désolé mais finalement, la place est prise »...

 Il faut donc agir énergiquement pour la mixité des filières de formation et des métiers (dans les deux sens : féminiser les disciplines et les métiers réputés masculins, masculiniser les secteurs où les femmes sont ultra-majoritaires, cf. enseignement primaire, action sanitaire et sociale).

Des manuels scolaires aux medias : traquer les stéréotypes. Des analyses sur les contenus des émissions de radio et de télévision ont montré que les femmes y sont très peu appelées à intervenir comme « expertes » mais le plus souvent comme simples témoins ou victimes.

 --> Importance des exemples et de l'accompagnement qui encouragent à forcer les portes encore closes : en France, seulement 10% des professions sont réellement paritaires.

 4ème constat : l'entrepreunariat féminin est un enjeu majeur de l'engagement économique des femmes, de leur épanouissement professionnel et de la valorisation de leur potentiel.

 En France, depuis une vingtaine d'années, la part des femmes dans la création d'entreprises stagne autour de 30%. Minoritaires à la tête des entreprises industrielles, artisanales ou agricoles, c'est seulement dans les professions libérales qu'elles sont presqu'à part égale.

Là aussi, il faut combattre le poids des stéréotypes et de leur intériorisation par les femmes, d'où l'importance de valoriser les réussites des femmes cheffes d'entreprise.

 Je me souviens de cette femme qui suivait un stage de formation à la création d'entreprise. Dans les exemples cités au cours de cette formation, c'était toujours un homme qui créait ou reprenait une entreprise. Sauf une fois où une femme se disait que c'était une bonne idée de « faire comme son mari »...

 Mais les problèmes majeurs qu'affrontent les femmes décidées à se lancer sont l'accès au crédit (défiance des banques) ainsi que l'absence de réseaux et d'accompagnement.

 Dans ma région, j'ai fait réaliser une étude sur la discrimination bancaire dont les femmes décidées à entreprendre sont victimes : elle a montré que, pour un même nombre de projets déposés, ceux des femmes étaient beaucoup moins nombreux à être agréés par les établissements financiers, sans que cela soit justifié par une moindre qualité des projets féminins. J’ai donc mis en place une  bonification de 20% des Bourses régionales Désir d'entreprendre accordées aux femmes qui veulent créer ou reprendre leur entreprise, assortie d’actions d'accompagnement spécifiques (réseaux, marrainage, valorisation).

 Le paradoxe est que les femmes créatrices ou repreneuses d'entreprises sont plus diplômées que les hommes et que les entreprises qu'elles dirigent sont aussi pérennes, 3 ans plus tard, que celles dirigées par des hommes.

 Si nous voulons faire de l'Europe un continent d'entrepreneuses et tirer parti des qualités entrepreneuriales attestées chez les femmes (moins enclines aux risques inconsidérés et plus enclines aux méthodes de management coopératif qui font l'efficacité des entreprises modernes), il faut impérativement desserrer ce goulet d'étranglement du crédit, ce qui suppose aussi une mixité accrue des structures de direction et de décision des banques.

 En France, nous sommes en train de créer une Banque publique d'investissement dont je défends l'idée depuis des années pour soutenir les PME innovantes : j'espère que ses structures dirigeantes feront aux femmes la place qui doit être la leur. Un conseil d'administration paritaire serait le signe d'une ferme volonté d'encourager et d'épauler à égalité les entreprenantes entrepreneuses dont le pays a besoin.

 L'Europe tout entière a besoin – pour défricher des secteurs d'avenir et recréer des emplois durables – d'un tissu de PME dynamiques. C'est pourquoi elle a besoin que les femmes investissent le champ de la création d'entreprises avec leur créativité, leurs motivations, leurs talents, leurs compétences. Et leur ténacité.

 5ème constat : il faut à nos économies une réelle parité dans l'exercice des responsabilités à la tête des entreprises, notamment des plus grandes qui pèsent lourd.

 Il y a certes eu des pionnières admirables, comme Marisa Bellisario, et des progrès récents à la tête de certaines multinationales. Je pense à la nomination, en juillet dernier, de Marissa Mayer à la tête de Yahoo! : elle a fait le choix d'annoncer publiquement sa grossesse le jour de sa nomination, façon d'affirmer qu'il ne doit pas y avoir d'incompatibilité entre maternité et carrière.

 Mais force est de constater qu'en général, la proportion de femmes dans les instances dirigeantes s'amenuise proportionnellement à la taille des entreprises. Les femmes ne représentent encore qu'1/10ème des membres des conseils d'administration des entreprises européennes cotées et seulement 3% des PDG.

 Pourtant, depuis quelques années, des études nombreuses, sérieuses et convergentes, montrent que plus la parité progresse dans les postes de responsabilité, meilleurs sont les résultats et les performances des entreprises.

Une seule femme dans un aréopage d'administrateurs masculins, cela ne change pas grand chose mais à partir de 3 ou 4, cela influence positivement le mode de management et enrichit l'approche collective (certains hommes en conviennent désormais).

Cette pluralisation au sommet n'est pas qu'une question de justice pour les femmes : c'est une question d'efficacité économique pour tous.

Il y a quelques années déjà (2007), un rapport du cabinet Mac Kinsey montrait qu'avec 7% de femmes diplômées dans les comités exécutifs des grandes entreprises et au rythme – très lent – où les choses évoluaient, on n'en serait qu'à 9% en 2040 !

Ce même cabinet a récemment rappelé que les 4 comportements les plus efficaces pour relever les défis du futur ne sont pas les caractéristiques actuellement dominantes d'un management majoritairement masculin mais :

  • la capacité à stimuler intellectuellement ses équipes,
  • à être source d'inspiration,
  • à prendre collectivement les décisions,
  • à exprimer non seulement ses attentes mais sa reconnaissance,

toutes manières d'être et de faire dont les femmes sont coutumières (non pour des raisons « biologiques » mais parce que l'histoire de la division sexuelle des rôles les a conduites à développer davantage ces qualités, plutôt que l'exercice solitaire du pouvoir et l'exigence parfois brutale dont certains patrons croient encore qu'ils sont gages d'une efficacité forcément virile).

Le Boston Consulting Group souligne, lui aussi, que « diriger est maintenant un sport d'équipe » et que les femmes ont une précieuse aptitude au leadership partagé (voire au « management participatif »), à l'empathie, à l'écoute des signaux faibles mais significatifs, aux compromis gagnant-gagnant et à ce qu'ils ne craignent pas d'appeler une « intelligence émotionnelle » plus en phase avec le monde moderne.

C'est dire combien le temps n'est plus à une femme d'exception ici ou là voire, pire, une femme-alibi ici ou là, mais à la reconnaissance des femmes dirigeantes comme des pairs à part entière.

Comment en finir avec cette cooptation masculine qui barre encore trop souvent l'accès des femmes aux responsabilités dans l'entreprise ?

Là aussi, je ne crois pas que les seules vertus de l'exemple (nécessaire) et l'incitation polie à un partage plus équitable du pouvoir suffisent.

Les seuls pays où des résultats significatifs ont été enregistrés sont ceux qui ont opté pour la manière forte : à commencer par la Norvège, pionnière avec sa loi de 2003 qui obligeait les 500 plus grandes entreprises cotées à la Bourse d'Oslo à compter, à partir de janvier 2008, 40% de femmes dans leurs conseils d'administration et cela sous peine de dissolution. Résultat : 6,8% de femmes administratrices en 2002, 42% aujourd'hui.

D'autres pays (Espagne, France, Islande...) ont eux aussi fini par légiférer de manière plus ou moins contraignante mais on est encore loin du compte. Au rythme actuel, il faudrait au moins 40 ans pour y parvenir à l'échelle européenne et encore : à condition que la tendance ne s'inverse pas en chemin !

Voyez la BCE : un directoire entièrement masculin et le risque d'une nouvelle nomination masculine qui éliminerait toute présence féminine jusqu'en 2018 !

Comme l'a dit à juste titre une députées européenne (Sylvie Goulard) : « 23 hommes blancs issus du même milieu et qui pensent la même chose : pas étonnant qu'ils n'aient pas vu venir la crise ! ».

C'est pourquoi il faut soutenir avec ardeur l'initiative de Viviane Reding, Commissaire européenne à la Justice (une collègue à vous, M. Fratti) :

  après avoir demandé en vain un effort volontariste aux entreprises européennes, elle défend aujourd'hui une disposition contraignante, voulue par le Parlement européen et inspirée par la démarche norvégienne, qui imposerait aux grandes entreprises un quota de 40% de femmes dans leurs conseils d'administration.

Je sais que certains pays s'y opposent au prétexte de la non ingérence.

Certaines femmes aussi craignent que cela n'occulte leurs mérites et fasse douter d'un choix fondé sur la seule reconnaissance de leurs compétences.

Ces arguments ne sont pas nouveaux et, si les quotas ne sont jamais un idéal, ils sont la seule manière de forcer des résistances aussi tenaces qu'infondées.

 Les bienfaits d'une réelle mixité des structures d'encadrement et de direction des entreprises ne sont plus à prouver (une business school française a récemment chiffré l'impact d'un taux d'encadrement féminisé à 35% : + 96% de rentabilité, + 34% de productivité, + 157% d'emplois générés).

On a également noté que les entreprises qui ont le mieux résisté à la crise de 2008 sont les plus mixtes à tous les niveaux.

 Je pourrais multiplier les exemples mais je préfère vous raconter une petite histoire enseignée à la Harvard Business School : c'est le cas de Heidi Roizen, entrepreneuse de la Silicon Valley qui candidatait à un poste élevé de capital-risqueur. Son rapport avait été présenté à deux groupes d'étudiants de l'Université de Columbia : l'un savait qu'elle s'appelait Heidi ; à l'autre, on avait dit qu'elle s'appelait Howard. Les 2 groupes avaient jugé son rapport excellent. Mais quand on leur demanda s'ils aimeraient côtoyer hors travail son auteur, ceux qui croyaient qu'il s'appelait Howard répondirent que c'était visiblement un chic type et qu'ils iraient bien volontiers à la pêche avec lui ; ceux qui savaient qu'elle s'appelait Heidi répondirent qu'elle était certes brillante mais visiblement trop froide et arriviste... Moralité : difficile d'admettre qu'une femme soit à la fois compétente, puissante et sympathique.

Eh bien si, c'est possible et les femmes vont de plus en plus en administrer la preuve !

 Conclusion

 Je voudrais, pour conclure, insister à nouveau sur les fortes raisons économiques qui militent en faveur de l'égalité professionnelle et sociale entre les hommes et les femmes.

 1 - Femmes et croissance

 Le très sérieux magazine The Economist a un jour titré : « Oubliez la Chine, l'Inde et Internet : les moteurs de la croissance économique, ce sont les femmes ! ».

Je ne crois pas qu'il faille oublier la Chine, l'Inde et Internet, mais la conclusion est juste : l'égalité entre les hommes et les femmes est bien l'avenir de la croissance, d'une croissance économiquement robuste, écologiquement responsable et créative, socialement efficace et juste.

 Oui, les femmes sont aujourd'hui la grande ressource sous-employée dont l'Europe dispose.

En période de crise, les femmes redeviennent des variables d'ajustement alors que c'est justement le moment où l'occasion doit être saisie de valoriser toutes les compétences humaines.

 La banque Goldman Sachs, dont la notoriété ne repose pas particulièrement sur la tendresse et l'humanité, a récemment calculé que l'égalisation des taux d'emploi masculin et féminin (aujourd'hui 62% des femmes et 76% des hommes sur le marché du travail européen) augmenterait le PIB de l'Europe de 13%.

Bien sûr le PIB est un indice rustique et inadapté qui devrait être enrichi par la prise en compte de données écologiques (il valorise ce que nous détruisons !), sociales et de genre mais une chose est sûre : laisser les talents féminins sur la touche est un bien mauvais calcul et un gâchis que l'Europe en difficulté ne doit plus s'autoriser.

 Cela suppose, je l'ai évoqué, de s'attaquer conjointement à toutes les dimensions reliées entre elles de cette assignation des femmes à une place subordonnée et minorée.

Cela suppose que, salariées ou entrepreneuses, dans le secteur privé traditionnel ou dans l'économie sociale et solidaire, elles puissent s'investir pleinement.

C'est un impératif démocratique et une nécessité pour dynamiser nos économies.

Le temps n'est plus aux voeux pieux mais aux passages à l'acte.

Parité politique et parité économique doivent aller de pair car il faut toujours, pour faire progresser l'égalité, des politiques volontaristes.

Les femmes sont bien placées pour les vouloir, les mettre en oeuvre et en suivre l'application avec ce sens du concret dont on les crédite ordinairement.

 C'est ainsi qu'elles pourront apporter leur pleine contribution

- à la création d'activités nouvelles,

- au combat contre le chômage et pour la création d'emplois durables,

- aux renforcement des solidarités dont tous les individus ont besoin pour conduire leur vie,

- à la nécessaire transformation de nos sociétés et de leur modèle de développement obsolète.

C'est ainsi qu'elles trouveront, en même temps que les hommes, un nouvel équilibre de vie dans un monde qui remettra l'humain au centre.

 2 - Femmes et développement

 Dans le vaste monde, l'inégalité entre les hommes et les femmes est partout un handicap économique et un frein au développement.

 Les femmes représentent aujourd'hui 60% du travail mondial,

elles produisent la plus grande part de la nourriture

mais perçoivent seulement 10% des revenus et ne possèdent que 1% de la propriété.

Elles représentent 70% des pauvres et des analphabètes.

 Et pourtant, sous toutes les latitudes, l'accès des femmes à l'éducation est le premier facteur de développement.

Et leur autonomisation économique est le moteur d'une croissance plus durable.

Cette corrélation vertueuse entre la progression de la condition des femmes et le progrès pour tous est universellement attestée.

 Les programmes sociaux qui ont permis en Amérique latine de faire reculer la pauvreté (je pense notamment aux transferts publics conditionnels tels que les Bolsas familia brésiliennes) ont obtenu ces résultats parce que leur gestion a été confiée aux femmes, dans l'intérêt de la famille tout entière et en particulier des enfants, comme me l'avaient expliqué le président Lula et l'actuelle présidente Dilma Rousseff.

 Dans l'agriculture qui joue un rôle essentiel dans les pays en voie de développement, les femmes sont potentiellement des agents majeurs de développement économique et de sécurisation alimentaire. A condition qu'on leur reconnaisse un droit égal à la propriété des terres, à l'accès au crédit, à la co-définition des projets et des innovations à mettre en oeuvre.

 Mais aujourd'hui encore, seulement 10% des aides publiques au développement vont à des projets qui prennent explicitement en compte cette dimension de genre pourtantéconomiquement décisive : l'apport et  l'implication des femmes.

 Les exemples abondent du coût économique de cette négligence persistante.

Dans certains pays africains, on a montré que si les femmes avaient un égal accès à la terre et aux financements, le rendement à l'hectare pourrait doubler.

Dans d'autres, on a calculé que, pour améliorer la santé et l'alimentation des enfants, il fallait aux hommes une augmentation de revenus de 110 dollars mais qu'avec seulement 10 dollars, les femmes y parvenaient.

A l'échelle de tout le continent africain, si les femmes qui assurent une immense part du travail agricole non rémunéré bénéficiaient de la même dotation en terres, en main d'oeuvre et en capitaux que celle des hommes, leur production agricole augmenterait, selon certaines analyses, de 20%.

 On a aussi montré que, partout où elles ne sont pas associées à part égale à la définition et à la mise en oeuvre des projets, les « innovations » introduites d'en haut et sans elles se traduisaient souvent par des difficultés accrues pour les femmes et, de ce fait, échouaient.

On a aussi constaté qu'il est fréquent que les activités rémunératrices dans lesquelles les femmes agricultrices se lancent soient récupérées par les hommes dès lors qu'elle ont fait la preuve de leur rentabilité.

L'inégalité des femmes et leur exclusion des circuits de décision sont donc un frein manifeste au progrès technologique et aux gains de productivité.

 Je me souviens de cet exemple qu'on m'avait donné lors d'un voyage en Afrique : un rotoculteur tiré par un âne réduit de moitié le temps de désherbage d'une parcelle mais beaucoup de femmes n'ont pas suffisamment d'argent pour acheter cet équipement et beaucoup d'hommes ne voient pas l'utilité de cet investissement tant qu'ils disposent du travail manuel gratuit des femmes.

 A l'inverse, nombre d'expériences démontrent que l'autonomisation des femmes est économiquement payante non seulement pour elles mais pour la collectivité.

Là où elles peuvent exprimer leur avis, décider de ce qui les concerne, prendre des initiatives économiques et en garder la maîtrise, les résultats sont au rendez-vous.

En Inde, par exemple, dans une région où plus de 8 millions de femmes vivant et travaillant en milieu rural se sont organisées en groupes d'entraide autour d'achats communautaires, elles ont réalisé un volume de transactions de plus de 120 millions de dollars en 4 ans et créé 10.000 emplois dans la gestion de la chaîne d'approvisionnement. Devenues gestionnaires autonomes et commerçantes actives, elles ont pu aussi peser davantage dans leur famille et leur communauté.

 J'évoque ici l'agriculture mais ces quelques considérations valent pour tous les secteurs d'activité où le travail et l'initiative des femmes des pays du Sud sont encore méconnus et entravés.

J'animerai d'ailleurs prochainement à Dakar, dans le cadre de l'Association internationale des Régions francophones que je préside, une table ronde avec des femmes africaines qui ont créé leur entreprise et administrent chaque jour la preuve de ce potentiel économique des femmes.

 En vérité, si dissemblables que soient les contextes entre les pays dits « en développement », « émergents » ou « développés », le problème est au fond le même : pas d'essor économique et social sans les femmes, sans leur participation égale à la production de richesses, au partage équitable des fruits du travail et à la prise de décision.

 3 - Femmes et transition écologique

 Dernière chose, à mes yeux capitale pour l'avenir de notre planète : les femmes sont souvent plus sensibles que les hommes aux risques que les atteintes à l'environnement font peser, notamment sur la santé, domaine dans lequel depuis la nuit des temps elles sont amenées à prodiguer leurs soins, aux plus jeunes comme aux plus âgés.

Elles sont moins victimes des mythes productivistes et prédateurs, plus pragmatiques et plus ouvertes non seulement aux précautions à prendre mais aussi aux innovations bénéfiques, à condition que celles-ci soient également positives pour le pouvoir d’achat des ménages.

 C'est pourquoi elles constituent un atout majeur dans la réussite de la transition écologique que nos sociétés doivent impérativement réussir, cette nouvelle frontière économique dont dépend aussi le bien-être de tous.

 * L'égalité entre hommes et femmes, au travail, dans la famille et dans la cité est le levier du progrès commun.

Les hommes qui croient y perdre des privilèges ne voient pas tout ce qu'ils ont à gagner à traiter les femmes en partenaires égales.

 En Europe comme ailleurs, cela suppose des politiques publiques volontaristes, des services publics qui allègent la tâche quotidienne des femmes et la valorisation d'un potentiel féminin plus que jamais indispensable à une croissance économiquement intelligente et socialement juste.

A ce partage du pouvoir d'agir, les femmes sont prêtes.

 
 
 
27 octobre 2012

Intervention de Ségolène Royal au Congrès

Intervention de Ségolène Royal

Congrès du Parti Socialiste

-

Toulouse, le 26 octobre 2012

L’attribution du prix Nobel à l’Union européenne : certes un hommage pour le passé, mais surtout un appel pour l’avenir. L’appel est lancé aux gouvernants de l’Europe d’aujourd’hui pour qu’ils soient conscients qu’un sursaut est impérieux.

La sortie de la crise de la zone euro doit être accélérée enfin, en mettant en place l’union bancaire et en redéfinissant, notre objectif de civilisation :

-  pour les pères fondateurs : réussir la paix, au lendemain d’un carnage,

-  pour nous :
        - apporter le bien être à nos peuples,
l’égalité des possibles à nos enfants,

          - construire l’ordre social juste et international juste ;

          - que chacun trouve son espace pour construire sa vie en respectant les autres.

 Comment ramener la croissance ?

 Il y a deux leviers :  

Le premier, c’est la confiance a réaffirmé François Hollande la semaine dernière dans un entretien aux grands quotidiens européens.

Le second, c’est de mettre en cohérence la politique économique européenne. Nous avons défini un pacte de croissance. Mettons-le en œuvre.

Cent vingt milliards d’euros, certains diront : c’est trop peu. Mais ce qui compte, c’est que ces sommes soient dépensées vite et bien. Le budget européen est aussi un élément de stimulation de l’économie. Notamment à travers les fonds structurels.

Nous pouvons aller plus loin en mobilisant des ressources supplémentaires. La taxe sur les transactions financières va faire l’objet d’une coopération renforcée, onze pays ont donné leur accord.

Son produit pourrait être pour une part affecté à des projets d’investissement et pour une autre à un fonds de formation pour les jeunes.

C’est le rôle de la France que de dire inlassablement à nos partenaires que l’austérité n’est pas une fatalité.

Pour remotiver les citoyens européens, pour « réenchanter l’Europe »,

Quelle idée de l’Europe voulez-nous soutenir ? Une Europe fédérale ? Une Europe des nations ?

Le débat ne se pose plus comme au début des années 1960.

Il y avait six pays à cette époque.

En changeant de dimension, l’Europe a changé de modèle.

Cette zone euro doit prendre une dimension politique.

Une réunion mensuelle des chefs d’Etat et de gouvernement de cette zone.

Finissons-en avec ces sommets soit-disant de la dernière chance, ces réunions historiques, ces rendez-vous exceptionnels.

L’Europe ne peut plus être en retard.

Le Conseil de la zone euro permettra de mieux coordonner la politique économique et la convergence fiscale. Ensuite, il y a cette Europe des Vingt-Sept / Vingt-Huit bientôt et demain davantage.

C’est un espace politique de solidarité, un grand marché, une volonté de convergence économique, sociale, culturelle.

La France défend « l’intégration solidaire ». L’union bancaire qui conduit à une supervision, dont la banque centrale européenne sera l’organe permettra une résolution des crises avec une recapitalisation des banques. Cette solidarité ne pourra aller sans contrôle démocratique : l’union bancaire qui vise à maîtriser la finance sera une étape importante de l’intégration européenne. Mais cette fois avec des contre-parties et un contrôle démocratique.

Il y a quatre ans, les Etats s’étaient portés au secours des banques. Aujourd’hui, ils sont sous leur joug.

L’Europe paie son incapacité à admettre que la crise de 2008 n’est pas seulement un accident financier, mais c’est une crise du système, une crise de civilisation qui appelle des dirigeants charismatiques qui ont le courage d’agir sans se soucier des échéances électorales.

5,6 milliards d’euros. Cette somme pourrait financer des siècles de RSA, des milliers de postes d’enseignants, des centaines d’hôpitaux. Rien de tout cela. Ce chiffre ne restera dans l’Histoire que comme la perte réalisée par le trader Jérôme Kerviel en spéculant sur les marchés boursiers.

4,9 milliards. Cette somme représentait en 2009 l’ensemble de l’aide déboursée par le G8 pour lutter contre la faim dans les pays pauvres.

Au même moment, la banque américaine Goldman Sachs annonçait que ses employés se partageaient 11 milliards de bonus, soit près de 750 000 dollars par personne.

L’épargne des pays émergents, asiatiques notamment, est détournée vers les grandes places financières. Ces fonds entretiennent d’année en année des bulles spéculatives, bulle des crédits subprime en 2006, bulle des matières premières en 2007, bulle des obligations d’Etat en 2009, bulle internet, crise globale en août 2011.

Au lieu d’accompagner le développement des pays émergents, les flux financiers internationaux se recyclent dans une économie de la spéculation dont le moteur est la cupidité exigeant des rendements à deux chiffres alors que la croissance de l’économie réelle stagne, il faut bien que quelqu’un paie ! Le monstre financier n’est jamais rassasié et il met à genoux les Etats qui l’ont renfloué et s’engraisse sans contreparties les difficultés de la Grèce aujourd’hui devraient être prises à bras-le-corps pour assainir le système financier européen et international.

Mais non, une nouvelle fois c’est un colmatage à court terme qui a été réalisé.

S’engager fermement sur la voie d’une relance économique commune avec la Banque européenne d’investissement autour de la croissance verte et la mutation écologique avec, par exemple :

⁃          Les transports propres et la voiture électrique qui, aujourd’hui, est à dimension franco-allemande. C’est la preuve que l’innovation européenne est à l’avant-garde.

⁃          La création d’un organisme public, une agence publique de notation. Il n’est plus acceptable que nous dépendions des agences privées de notation qui sont liées au capitalisme financier.

⁃          L’interdiction de la spéculation bancaire. Tout le monde la critique. Personne ne le fait. Les dirigeants l’ont décidé en 2008.

Ces décisions n’ont pas été suivies d’effet. Il est temps de passer aux actes, et des propositions très concrètes ont été faites pendant la campagne présidentielle. Elles consistent à rendre public le nom des banques et des fonds de pension qui ont spéculé sur la dette grecque et sur les assurances de la dette grecque. Et d’interdire les ventes à terme de titres que les banques ne possèdent pas.

Il faut briser ce cercle de la cupidité en encadrant les pratiques à risque des banques, en protégeant les clients des banques et en réorientant les forces des marchés financiers vers le financement de l’économie réelle.

La réforme bancaire doit être la première priorité. Faire la distinction entre les activités spéculatives et les activités d’investissement, prohiber les bonus individuels, interdire les paradis fiscaux.

Tout le monde le dit, personne ne le fait.

 La finance doit redevenir ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : une industrie des services financiers, au service de l’économie réelle, elle-même au service de l’emploi et du bien-être.

 Nous ne sortirons pas de la crise dans le système actuel.

Il faut trouver une nouvelle voie.

Les propositions sont connues de tous.

Il faut avancer, c’est le sens de notre responsabilité politique.

 Quelle est la plus grande menace qui pèse sur l’Europe ?

 C’est de ne plus être aimée.

De n’être plus regardée au mieux que comme un guichet austère,où les uns viendraient chercher des fonds structurels, d’autres une politique agricole, un troisième un chèque, au pire comme une maison de redressement. A elle de donner du sens à son projet, mais aussi de l’efficacité à ses décisions. Et pourtant, l’Europe reste la plus belle aventure pour notre continent.

Elle est la première puissance économique du monde, un espace politique de référence, un modèle social et culturel.

Elle mérite un sursaut pour renouer avec l’espérance. Victor Hugo avait parlé, le premier des Etats-Unis d’Europe.

 Je me suis exprimée, au nom des socialistes Français, en Afrique du Sud au Cap, le 1er septembre dernier en tant que Vice-Présidente de l’Internationale Socialiste.

 Quelles solutions de gauche face à la crise ?

Qu’est-ce qui fait notre passion commune ?

Quel est le sens de notre engagement ?

S’il ne fallait retenir qu’une idée directrice, notre colonne vertébrale, notre repère majeur, c’est la certitude que la réduction des inégalités et des injustices n’est pas une conséquence de la croissance, c’en est une des conditions.

 Ce n’est pas seulement une répartition juste des fruits de la croissance (quand il y en a) que la Gauche doit garantir, c’est changer le système et les priorités pour qu’au cœur même de la production, le respect du travail, des femmes et des hommes, leur dignité et leur juste rémunération, soit source de bien être et donc de productivité pour les entreprises.

 Amartya Sen, le prix Nobel d’Economie, avec lequel j’ai eu l’occasion de dialoguer plusieurs fois, appelle cela la "capabilité" des travailleurs.

 C’est pourquoi je propose, pour nourrir nos travaux et nos réflexions, 4 priorités qui correspondent à des actions très concrètes.

 - Nous devons porter la parole des « sans voix » pour qu’ils aient d’autres formes d’expression que la révolte quand ils sont à bout. Ce qui signifie concrètement que, lorsque la Gauche est au pouvoir, elle doit, en complément de la Démocratie parlementaire, inventer des formes de démocraties citoyennes participatives et garantir l’honnêteté du dialogue social, de la démocratie sociale.

 - L’éducation massive et la formation professionnelle permanente y compris avec les nouvelles technologies et le télé-enseignement, sont les leviers les plus efficaces du développement et de la croissance.

- Les taxes sur les transactions financières et l’action des organisations financières internationales devraient être massivement consacrées à cet objectif. Il y a trop de saupoudrage et de dispersions.

- La protection de la famille et la reconnaissance du rôle des femmes, des mères isolées font partie de cette priorité éducative.

 La mutation énergétique est impératif commun au Nord et au Sud vers les énergies renouvelables non polluantes. Les pays du Sud disposent d’une réserve inépuisable d’énergie gratuite : le soleil. Mais force est de constater que les investissements mondiaux ont été orientés vers les besoins et les choix énergétiques du Nord : les énergies fossiles polluantes et les modes de déplacement individuels qui asphyxient les villes en les deshumanisant. Il est urgent de changer de modèle énergétique. Par ailleurs, l’avenir sur l’énergie nucléaire doit être débattu de façon transparente et démocratique au niveau mondial.

 Les flux financiers planétaires doivent être mis au service de la production. La finance doit cesser de commander mais doit obéir et se mettre au service de la hausse du niveau de vie et non se servir à elle-même.

Les banques publiques d’investissement doivent voir le jour dans tous les pays dirigés par la gauche.

La crise mondiale est venue d’un pouvoir financier exorbitant qui ne peut prospérer qu’en détruisant les valeurs humaines.

La mission de la Gauche, c’est d’inverser ce mécanisme et de mettre fin à la perversité de ce système pour remettre en avant les valeurs humaines.

 Pour conclure, je veux rappeler, avec quelle détermination inflexible François Mitterrand a relancé la construction d’une Europe qu’il avait trouvée quasi-paralysée.

 Il avait une conscience vive, très vive, de ce qui risquait d’advenir si l’Europe échouait à protéger les siens et à peser dans le monde.

 Son volontarisme européen et retenons cette histoire où aujourd’hui l’Europe est si faible, son volontarisme européen allait de pair avec une grande lucidité. Ses mises en garde sont plus actuelles que jamais.

Il connaissait la dimension tragique de l’histoire et savait qu’en période de crise les occasions gâchées débouchent vite sur les implosions dangereuses, voire sur des confrontations violentes. Une Europe déséquilibrée, livrée aux marchés sans être suffisamment politique et maîtresse des ses choix, trop timorée en matière de progrès social et de protection due à ses peuples s’exposerait, disait-il de manière prémonitoire à ce que « les travailleurs détournent la tête et leurs regards absents livrent la Communauté à la solitude des mourants ».

Nous y sommes, c’est leur dire le combat européen que nous avons à construire.

A trop tarder et trop tergiverser, l’Europe, prédisait-il, s’exposerait au réveil funeste des nationalistes et des xénophobies haineuses. A voir ce qu’il en est de l’Europe du moment, solidaire à reculons, mal-aimée des ses peuples, attaquée par les marchés financiers, en proie aux crispations identitaires et aux tentations de repli, comment ne pas être frappé par la force des avertissements de François Mitterrand ?

Regardons, comme lui, les choses en face. Le temps presse, raison de plus, non plus baisser les bras mais pour redonner à la France aujourd’hui les moyens de jouer dans le contexte d’aujourd’hui le rôle moteur que François Mitterrand voulut pour elle.

A nous de redonner les moyens de peser pour une autre Europe au service des ses peuples et de leur bien-être et non pas qui se fait contre eux. Telle est notre tâche, à nous, socialistes.

 
 
19 octobre 2012

Communiqué de Ségolène Royal

 

AGIR LOCAL POUR FAIRE REUSSIR LA FRANCE


J'ai présidé le lundi 15 octobre, l'assemblée du Conseil Régional et j'ai fait voter des actions neuves pour les PME, l'excellence environnementale et les jeunes.


1.    Préfiguration de la banque publique d'investissement qui va simplifier l'accès au financement des PME, permettre la prise de décision en région et accroître les moyens disponibles ;
2.    la création de l'institut de la chimie verte, avec un premier projet de recherche – développement dès cette session. Après les Etats-Unis, le second symposium mondial de la Chimie Verte aura lieu à La Rochelle les 21-24 mai 2013 ;
3.    la mise en place de l'apprentissage du code de la route dans les lycées, pour alléger les charges des familles et réduire la mortalité des jeunes sur les routes ;
4.   le plan climat énergie territorial, avec un ensemble d'actions visant à réduire les consommations d'énergie et à développer de manière coordonnée les énergies renouvelables en Poitou-Charentes ;
5.    le plan régional de méthanisation, pour accélérer le développement de cette filière en Poitou-Charentes, sur le plan énergétique, industriel mais également écologique avec la réduction des pollutions agricoles ;
6.    le chèque de sécurisation des projets économiques émergents pour soutenir les créateurs d'entreprise dans le cadre coopératif ;
7.    l'adoption du plan de filière aéronautique et spatiale, pour accompagner les PME, notamment les sous-traitants ;
8.    la mise en place du volet « grandes puissances » du fonds de résistance photovoltaïque, pour débloquer des projets importants et conserver notre avance dans ce domaine ;
9.    pour le littoral, le soutien aux plans d'action et de prévention des inondations et la mise en place des financements régionaux pour les digues ;
10.   la modernisation des exploitations des lycées agricoles, dans le cadre de contrats d'objectifs et de moyens ;
11.   la simplification et la globalisation des dotations de fonctionnement aux lycées et l'accès des jeunes à la culture ;
12.   l'actualisation du projet régional de santé avec des actions concrètes de lutte contre la désertification médicale.


I -  Préfiguration de la Banque Publique d'Investissement par  l'Agence PME


Cette banque publique, je l'ai proposée dès 2008 lorsque l'Etat a renfloué les banque sans entrer au capital.
Le 15 octobre 2008, j'avais déclaré :


« Je le répète donc : quand on voit toutes ces dérives financières à l’œuvre, il est plus que jamais utile et nécessaire, comme je l’ai déjà demandé, de créer une banque publique destinée au financement des entreprises innovantes. Une banque qui travaille main dans la main avec les territoires et avec les Régions. Parce qu’on sait bien – je le sais en tant que Présidente de Région et on le sait ici, dans cette région – à quel point les entreprises ont du mal à trouver des crédits, surtout les plus innovantes. Parce que les plus innovantes doivent prendre un risque. Comme les banques ont été habituées à ne plus prendre de risque mais, au contraire, à spéculer sur ce qu’il y avait de plus facile, ces entreprises se tournent vers les collectivités territoriales, vers nous c’est à dire vers vous. Et nous, les Présidents de Région, nous sommes obligés de jouer le rôle de banquiers avec l’argent du contribuable. Mais ce n’est pas notre métier. Moi, je refuse que ça continue de cette façon-là. Je demande donc la création d’une banque publique d’investissement dans les entreprises innovantes.
La puissance publique doit repenser son intervention vis-à-vis des entreprises : en étant aux côtés des entrepreneurs, en les encourageant lorsqu’ils investissent pour préparer l’avenir.
»

Pour le Congrès de Reims en 2008, j'avais proposé de :


–    Créer une banque publique autour de la Caisse des dépôts et consignations pour accompagner le développement des PME ;
–    Soutenir l’économie sociale et solidaire et favoriser en particulier les reprises d’entreprises en Sociétés coopératives de production (SCOP) ;
–    Instaurer enfin un Small Business Act permettant aux PME d’accéder à la commande publique ;
–    Sécuriser les entreprises en mettant fin à l’instabilité fiscale et sociale ;
–    Exiger le remboursement des aides publiques lorsque les entreprises bénéficiaires licencient ou délocalisent alors qu’elles font des bénéfices ;
–    Interdire aux fonds spéculatifs d’engager plus d’argent que ne le permettent leurs réserves ; confier le contrôle de la finance à la Banque centrale européenne et élargir son mandat au soutien de la croissance ; lutter contre les paradis fiscaux et le blanchiment d’argent sale par une politique plus répressive.

Dans ma Région-laboratoire, j'ai donc appliqué les idées auxquelles je crois. Nous avons créé l'Agence PME qui aide les entreprises innovantes qui se développent et qui ne trouvent pas de "soutien".

Voici quelques exemples concrets :


–    apports en fonds propres : Mia Electric, ce qui a permis de créer une voiture électrique 100 % française, touchée comme les autres constructeurs par la crise, mais en plein développement, avec un très bon accueil au Mondial de l'automobile qui s'est fini dimanche ;
–    apports en fonds propres aussi aux PME innovantes : EazyWheel sur Angoulême pour les véhicules électriques innovants, Novéol dans la Vienne pour des mini-éoliennes ;
–    prêts et avances : c'est l'exemple d'Heuliez qui grâce au soutien de la Région a pu mettre au point pour Eurocopter une nouvelle technique de production des portes pour hélicoptères, de si bonne qualité qu'Eurocopter a décidé de faire croître cette activité en région directement, en reprenant cette branche et en s'installant sur Cerizay ;
–   prêts et avances : c'est l'exemple aussi du tramway compact d'Alstom, développé sur le site d'Aytré dont le directeur me disait au Salon des éco-industries et de la croissance verte vendredi que l'aide régionale avait été utile pour les nouveaux marchés qui s'ouvrent, après l'équipement d'Aubagne ;
–    prêts et avances : c'est l'exemple aussi du fonds de résistance photovoltaïque que nous avons mis en place en mars 2011, quand les plans de financement étaient déséquilibrés, sans prêts bancaires, et qui a permis de faire redémarrer près de 400 projets ;
–    prêts et avances : c'est aussi pour le secteur coopératif, avec l'accompagnement en avances remboursables de Chizé Confection ;
–    garanties d'emprunts : c'est l'exemple du fonds mis en place avec la Banque européenne d'investissement qui nous a conduit à garantir les prêts contribuant à 139 millions € de travaux.
–    Coordination des actions : l'agence PME que nous avons mise en place il y a un an rassemble les 22 partenaires intéressés par le financement des entreprises, avec un service unique qui évite aux PME de frapper à plusieurs portes.

c)    les avancées de la Banque publique d'investissement

Trois avancées majeures avec cette banque inspirée de notre expérience et de toutes les régions qui en France se battent pour l'emploi :


–    une simplification car il n'y aura plus qu'un seul interlocuteur au lieu de 3 : Oséo, le Fonds Stratégique d'investissement (FSI) et la filiale de la Caisse des dépôts finançant les PME (CDC Entreprises) vont fusionner dans la nouvelle banque, constituée à parité par l'Etat et la Caisse des dépôts avec 40 milliards d'apports ;
–    une réduction des délais de décision : si pour les prêts et garanties, la plupart des financements étaient décidés au niveau local, tous les investissements en fonds propres remontaient à Paris. Avec la Banque publique d'investissement, 90 % des décisions de financement seront prises en région, avec une coordination plus forte avec la Région qui présidera le comité régional d'orientation ;
–    un renforcement des moyens de financement, c'est l'essentiel : le Gouvernement a annoncé que la Banque publique d'investissement pourrait puiser dans les ressources collectées sur le Livret de développement durable ; c'est un levier très important (79 milliards d'euros fin août 2012, en hausse) et le doublement du plafond décidé par décret le 18 septembre (de 6000 à 12 000 euros) va renforcer ces atouts.

d) les orientations de la Région pour la BPI Poitou-Charentes

–    Pour la BPI régionale, nous avons à choisir un modèle d'organisation.
–    Comme pour la BPI nationale, il faut qu'il soit simple, efficace et apporte des ressources nouvelles.
–    Je propose donc de conserver la plate-forme que constitue l'Agence PME, car c'est une simplification considérable et un gage de réactivité : depuis sa création, 90 PME ont été soutenues par l'Agence, débloquant plus de 97 millions d'euros de projets, avec un apport de 5 millions d'euros ;
–    Je propose également que nous examinions la constitution d'une filiale régionale, en fonction des apports de la BPI nationale, des améliorations que cela permettrait en fonction de nos leviers d'intervention. Si cette orientation est approuvée, le budget 2013 déterminerait les dotations.

–    Je propose enfin d'approuver les priorités qui seraient fixées pour la BPI régionale :
-    l’innovation dans les PME devant servir la conversion écologique et la croissance verte ;
-    le renforcement du positionnement des produits et les PME et PMI de Poitou-Charentes sur les marchés internationaux ainsi que pour soutenir les projets de développement des entreprises se rattachant au secteur de l'Économie Sociale et Solidaire ;
-    les entreprises positionnées dans l'une des filières d'excellence retenue par la Région au titre du Schéma Régional de Développement 2011-2015 (éco-industries, transport, mobilité durable et mécatronique, filière nautique, image et économie numérique, industries agro-alimentaires, tourisme) seront tout particulièrement suivies.


II -  Création de l'Institut de la Chimie Verte Poitou-Charentes


a) pourquoi cet institut ?

–    la Région a fait l'expérience des appels à projets, par exemple sur les éco-procédés et éco-matériaux : cela permet de mettre en contact des partenaires différents, des PME aux laboratoires de recherche, en leur donnant la possibilité d'innover, de déployer leurs idées et leurs savoirs ;
–    il faut aller plus loin : il faut donner un cadre permanent à cette action de mise en réseau, d'échanges réguliers et fertiles de nouvelles actions ;


b) pourquoi la chimie verte ?

–    La Région a un objectif : l'excellence environnementale.
–    Pour être efficaces, nous devons concentrer nos actions, sur un thème qui est porteur à l'échelle de la France, de l'Europe et du Monde ;
–    Notre territoire a des atouts aussi : le rapport que m'ont remis
Jacques BARBIER, président du pôle régional des Eco-industries ;
–    Joël BARRAULT et François JEROME, Directeur de recherches au CNRS et
–    Jérôme GUILLARD, Professeur à l'Université de Poitiers
souligne ces atouts :     
–    associée à la plasturgie, la chimie régionale représente plus de 5000 emplois ;
–    nos universités et nos centres de recherche sont riches de laboratoires de très haut niveau  : à Poitiers, l’institut de Chimie des Milieux et Matériaux de Poitiers (IC2MP) est une unité mixte de recherche entre le CNRS et l’Université ; à La Rochelle,  L’équipe pluridisciplinaire AMES et le laboratoire LIENSs ;
–    l’outil de production industriel régional est constitué d'environ 116 unités de production, dont une majorité de TPE/PME impliquées dans une chimie fine à haute valeur ajoutée, réparties sur l’ensemble du territoire.

Cette action s'inscrit également dans la continuité des projets portés par Valagro avec le soutien de la Région et de ses actionnaires privés.

Les principaux domaines d’activités sont les suivants :
-    chimie de base, biochimie : gaz industriels, colorants et pigments, produits azotés, engrais, ferments, gommes, additifs alimentaires ;
-    R&D, services : recherche, commerce de gros, conditionnement (1ère position en termes d’emplois) ;
-    savons, parfums, cosmétiques : savons, détergents, produits d’entretien, parfums, produits de toilette (2ème position en termes d’emplois) ;
-    parachimie : peintures, vernis, colles, huiles, lubrifiants, explosifs, produits à usage industriel, résines, encres ;
-    pharmacie : Produits pharmaceutiques de base.

Au niveau régional 6 thèmes ont été retenus comme prioritaires pour l’industrie locale :

-    matières premières renouvelables ;
-    chimie et recyclage ;
-    matériaux avancés ;
-    chimie pour l’énergie ;
-    les procédés éco-efficients ;
-    l’éco-conception en chimie.

Pour chacun de ces axes de développement industriel impliquant des domaines de compétences spécifiques, les équipes de recherche régionales les plus compétentes dans le domaine considéré ont été identifiées et l’ensemble des demandes industrielles peut être couvert régionalement.

Pour illustrer les enjeux de cet institut, un premier projet de coopération, associant les enjeux cosmétiques, thérapeutiques et phytosanitaires des coproduits de la vigne a été adopté . Des développements prometteurs existent pour ce futur brevet dans le domaine de la santé.

III -   Apprentissage du code dans les lycées

a) Rappel sur l'aide régionale au permis B

–    Depuis 2005, la Région Poitou-Charentes s'est engagée à faciliter l'obtention du permis de conduire pour les lycéens et apprentis titulaires d'un diplôme de formation professionnelle.
–    L'ambition est de leur permettre une meilleure insertion dans l'emploi, le permis en constitue l'un des passeports.  
–    Ce sont aujourd'hui 11 674 lycéens et apprentis qui ont bénéficié de l'aide régionale au permis B depuis 2005.
–    Pour la seule année 2011, ce sont 2392 aides au permis ont été attribuées et ce sont 1847 candidats au permis qui ont été reçus, soit 77% des jeunes aidés.
–    Ce sont, depuis 2005, 8,7 millions € qui ont été engagés dont 2,2 millions € au titre de l'année 2011.
–    L'aide régionale est directement versée aux lauréats s'ils sont majeurs ou à leur famille s'ils sont mineurs. Elle est de 1200 € maximum dont le versement de 700€ n'est réalisé que si le candidat peut justifier de l'obtention de son code.



b) la nécessité d'aller plus loin

–    Cette action de la Région a été mise en oeuvre pour contribuer à la sécurité routière et faciliter l'insertion professionnelle du fait du besoin de détention du permis de conduire, notamment pour celles et ceux qui sont titulaires d'une qualification professionnelle. L'obtention du permis de conduire constitue en conséquence une priorité pour la Région.
–    Le taux d'accidents des jeunes conducteurs tués en 2011 pour la génération des 20-24 ans en Poitou-Charentes, est en concordance avec la moyenne nationale : le taux de mortalité des moins de 25 est deux fois plus élevé que celui des conducteurs plus âgés ou expérimentés.
–    Cette triste statistique laisse apparaître une nécessité de mieux former les jeunes aux risques de la route.
–    Pour renforcer l'efficacité de l'action régionale dans l'obtention du permis de conduire, il est nécessaire d'engager une nouvelle étape.

–    Le coût de l'obtention du permis de conduire est de plus en plus élevé, et pèse sur le budget des familles.
–    Le manque de moyens peut amener les jeunes à remettre à plus tard l'apprentissage de la conduite et le passage de l'examen, voire à conduire sans permis.  
–    Il faut trouver des solutions qui permettraient de soulager le budget des familles aux revenus modestes, tout en favorisant l'accès à l'autonomie responsable des jeunes et facilitant leur insertion durable dans la vie sociale, économique et professionnelle.

La formation à l'épreuve de théorie générale (Code) dans les lycées de la région permettrait :

-    d'augmenter les taux de réussite en limitant les passages multiples au code ;
-    de réduire le délai global d'obtention du permis ;
-    de limiter les coûts pour les familles.

L'objectif régional est une diminution drastique des jeunes tués, handicapés à vie ou accidentés, par une éducation à la sécurité routière généralisée dans les lycées.


But :  Préserver la vie des jeunes en leur permettant de passer sans dommage la période à haut risque que constitue l’accès aux engins motorisés pendant l’adolescence et le début de la vie d’adulte, doit être un objectif pour la Région Poitou-Charentes.


Comme je l'ai indiqué à l'occasion de la rentrée scolaire, une concertation a été engagée avec les partenaires de ce projet autour des principes suivants :

-    les autos-écoles pourraient assurer l'accompagnement, le suivi administratif et la formation pédagogique minimum du code de la route selon des modalités à définir ;

-    la Région apporterait les moyens matériels et financiers visant à faciliter une autonomie d'apprentissage des jeunes en lycée ( équipement informatique, outils didactiques ...) ;

-    afin de répondre aux souhaits des professionnels de la conduite, la Région s'attacherait, auprès des jeunes lycéens et apprentis, à faire la promotion de l'Apprentissage Anticipé de la Conduite, formule qui optimise les chances de réussite au permis de conduire et réduit de façon conséquente les risques d'accident, et à solliciter leur assiduité et engagement dans la démarche.


Cette action serait mise en oeuvre dans le cadre du budget 2013 au 1er janvier.

IV. Le Plan régional de développement de la méthanisation


Ce rapport a une triple dimension :
–    énergétique, car il vise à utiliser la bio masse régionale pour produire du gaz, de la chaleur ou de l'électricité ;
–    industrielle, car l'enjeu, aux côtés des grandes unités telles que « Tiper » à Thouars ou « Méthable air » à  Linazay, est de développer des projets de proximité, moins puissants en énergie mais plus nombreux, générant une demande de produits standardisés pour lesquels une filière industrielle peut naître et s'exporter dans  d'autres régions d'élevage ;
–    écologique, car l'utilisation des déchets agricoles pour la méthanisation va contribuer à l'objectif « zéro déchets polluants» ;
–    20 projets sont en cours et 30 à l'étude, soit 50 réalisations qui vont permettre de mailler le territoire régional.

Cet effort énergétique complétera les réalisations performantes et avant-gardistes :

-    la réhabilitation thermique des logements sociaux ;

-    l'encouragement à la construction de logements énergétiquement très performants ;

-    l'encouragement à  l'isolation de toitures pour agir contre la précarité énergétique  ;

-    la réalisation de plates-formes pédagogiques au sein des établissements scolaires pour une formation aux nouveaux enjeux de l'énergie dans les métiers du bâtiment ;

-    l'adoption du plan solaire photovoltaïque dés 2008 avec la Banque Européenne d'Investissement (400 millions d'euros) ;

-    la mobilisation de fonds à travers le Fonds Régional d'Excellence Environnementale Poitou- Charentes et du FEDER pour le développement de la filière photovoltaïque et du solaire thermique  ;

-    la création du Fonds de résistance photovoltaïque et la création de la Société d'économie mixte d'électricité solaire des territoires (SEM ESTER) pour le développement du solaire photovoltaïque.


Le plan régional de développement de la méthanisation en Poitou Charentes, proposé, permettra :

-    de donner aux acteurs des filières agricole et agro-alimentaires un message clair en faveur de la mise en oeuvre de solutions de valorisation des différentes sources de biomasse pour une production décentralisée de l'énergie et une valeur ajoutée locale en terme de développement économique et d'emplois ;

-    de contribuer à une meilleure valorisation des déchets  agricoles et agro-alimentaires en réduisant ainsi la part aujourd'hui non valorisée et en  améliorant son utilisation en agronomie  ;

-    de créer des emplois qualifiés non délocalisables et de diversifier les revenus des exploitations agricoles ;

-    d'atteindre l'objectif "zéro pollution" pour l'agriculture et l'industrie, parallèlement à la protection de la qualité des eaux.

 Ségolène Royal
 

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14 octobre 2012

Action de Ségolène Royal en faveur de la croissance verte

 

Accélérer la Croissance Verte et soutenir les PME :

des solutions à la crise existent.

 Ce message en direct du Salon de la Croissance Verte, qui monte en puissance depuis sa création il y a 8 ans et qui prouve que malgré la crise et le doute :

1. la France a du talent ;

2. il faut se battre pour soutenir les projets ;

3. les PME ont un besoin urgent de fond de roulement.

Ma conviction de toujours, c'est que la mutation écologique de l'économie est un levier de sortie de crise très efficace, compatible avec un nouveau modèle social qui remet du bien-être et de l'humain en avant. C'est la sociale-écologie que nous réalisons en Région Poitou-Charentes.

Au cours d’une conférence de presse, j’ai présenté les résultats et annoncé les actions nouvelles décidées par la Région.

I. Les résultats sont là


 

1. création du pôle de compétitivité des Eco-industries (aujourd’hui 1 000 entreprises) il y a 8 ans, qui a permis de doubler le nombre d'emplois dans les secteurs des énergies renouvelables, de la rénovation, de l'éco-habitat, de la plasturgie, de l'éco-mobilité et de l'agro-industrie ;

2. création d'une "Agence-PME", qui préfigure la Banque Publique d'Investissement, et qui permet le dépôt de brevets, les apports en fonds propres, les prêts et garanties pour le financement des projets des entreprises. 50 projets déjà aidés ;

3. filières de formation professionnelle performantes pour la Croissance Verte.

II. 4 nouvelles actions dans notre Région


1. la création de l'Institut de la Chimie Verte : qui va accélérer les nouveaux brevets et leurs applications industrielles ;

2. le plan de méthanisation avec 20 projets en cours de réalisation qui seront complétés par 30 nouvelles installations irriguant le territoire régional et permettant la transformation de déchets agricoles et de l'industrie agro-alimentaire en énergie. Ce réseau de nouvelles unités s'appuiera sur la plus puissante unité du Grand Ouest TIPER en cours de construction (80 000 tonnes de déchets agricoles transformés en énergie). Objectif à terme pour la Région Poitou-Charentes : zéro pollution agricole et agroalimentaire ;

3. le plan d’installation de bornes électriques pour accompagner le développement de la Mia construite en Région.

III. Les Trophées de la Croissance verte qui encouragent les PME

La problématique de la levée de fonds est cruciale chez les entreprises innovantes. Ce Trophée leur donne une crédibilité, leur ouvre les portes et les marchés. Chacune de ces entreprises s’est vue aidée par l’Agence PME régionale et par notre pôle des Eco-industries.

1. Trophées des années précédentes « Que sont-ils devenus ? »

Trophées 2010 :

Jeune Entreprise :

 EZ WHEEL dirigeant : M. Jérôme PENIGAUD

Une entreprise en plein essor qui a conquis les marchés de la manutention dans l'automobile, recrute et part à l'export.

La levée de fonds s'est faite avec succès avec le fonds ecomobilite Venture (SNCF, Total, Orange)

Produit Innovant :

COLAS directrice technique des laboratoires : Mme Christine DENEUVILLERS

utilisant les brevets Valagro sur fluxants naturels, en cours de développement.

SAINTRONIC

L'entreprise a conquis des marchés importants (Autolib à Paris notamment) et a répondu à un appel à projets régional sur un projet de vélostation à induction aux côtés de Véloscoot, Pôle des éco industries, Velexys.

COULEUR DE PLANTES dirigeant : M. Patrick BRENAC

cherche à se développer à l' export et à conforter la structuration financière de l'entreprise

Procédé Innovant :

SVO- SECHE dirigeant : M. Thierry SOL

Développement d'une prmière unité pilote en cours .

Rappel : Expérimentation de production d'éco-carburants à partir de biomasse algale .

Culture d'une souche d'algues sur un site d'enfouissement de déchets avec recours aux sous-produits (chaleur et CO2) des moteurs à bio-gaz.

INNOVERT dirigeants : M. Laurent ZIBAUT et Francis BOURON

en recherche de partenaires financiers pour la poursuite de ses projets innovants . L'entreprise travaille sur l'utilisation des rayonnements lunaires et sur la capacité de chauffer ou refroidir un bâtiment à partir de l'énergie présente dans le sol.

SIEMENS dirigeant :  M. Philippe SEGONDS

Pour Siemens Building Technologies, assurer le lancement de « Synco-Lving » système de gestion intelligente pour l'habitat écologique, régulation de classe énergétique A. Consommation énergétique réduite jusqu'à 30%.

Innovation Sociale :

LEA NATURE Représenté par M. Thierry BOURGEOIS directeur industriel.

dirigeant :  M. Claude KLOBOUKOFF

Entreprise passée de 30 emplois au delà de 700 aujourd’hui.

 OUEST IMPRESSIONS dirigeante : Béatrice RAMBAUD

Réalisation de bilan carbone en 2008 avec compensation des GES au Sénégal. Cotation Ecovadis en 2010. Egalité homme-femme, 47% de femmes. Travail avec la bourse d'aide aux chomeurs BAC de Bressuire. Réunions mensuelles avec délégués du personnel. Formation régulière des salariés.

Mention d'Honneur :

BTS INDUSTRIE - dirigeant :  M. Philippe BERNARD

L'entreprise est en plein essor. Cette démarche éco-industrielle ayant permis de sauver l'entreprise et de pérenniser plus de 100 emplois.

Trophées 2011

  • NOVEOL (86) .

L'entreprise passe en deuxième phase de développement des produits : éolienne d'une plus grande capacité à destination des industriels ou des collectivités. Travail en collaboration avec un industriel hollandais. En recherche de partenariat financier (La Région les soutient fortement). L'entreprise se positionne sur les marchés britannique et américain.

  • Arnaud Desrentes, entreprise EXOES (16)

 

Trophée Poitou-Charentes procédé innovant croissance verte

  • Eco Ethanol (79/86) : démarrage du pilote de production.
  • EKLOR (79) : recherche de fonds via l'Agence PME amélioration de la fiabilité de l'efficacité et de la connectivité des installations solaires collectives et leur suivi.

Trophée Poitou-Charentes de l'innovation sociale dans l'entreprise

  • Domaine de Dienné (86) : projet de développement du parc. Recherche de fonds dans le cadre de l'Agence PME.
  • Entreprise METHA BEL AIR (79)

 

Autres trophées :

  • CINQ MC poursuit son redressement autour du développement de produits composites biosourcés (Futuramat)

2.Les entreprises qui ont reçu un trophée cette année :

 

Dans la catégorie Produit Innovant :

  • Carré Galopin, CARRE Denis, LOUDUN (86) / Machines électriques pour services techniques (Diabolo, Loustic 3)

Machines électriques destinées aux services techniques des villes.Constructeurs de tricycles électriques de voirie, aspirateur électrique, balayeuses…Conçus avec des matérieux 100% recyclables

  • Em'Barcarève, Herpin Denis, Tercé (86) / Habitats sur l'eau écologiques

Volonté de participer à l’évolution des techniques de construction nautique et d’inciter des changements dans les pratiques professionnelles des différents opérateurs. Un prototype d'habitat sur l'eau a été réalisé avec des contreplaqués peupliers, des isolants en liège et des résines biosoursés. pour environ 40% de l’ensemble des matériaux utilisés.

Dans la catégorie Mutation sociale, écologique et solidaire :

  • Morlat Assainissement, Vincent MORLAT, Montmorillon (86)/Cabine WC écologique aux normes handicapées

Création par 9 entreprises adhérentes au club des entrepreneurs Sud Vienne, d'une cabine wc écologique aux normes handicapées. 9 entreprises: De sa conception à sa commercialisation, à la gestion des consommables

  • C 'PRATIK (service innovant à la personne)

C Pratik , Guibert Vincent, MOUGON (79) / Services Innovants à la personne

Cpratik est une enseigne coopérative de services aux particuliers qui développe une gamme innovante de Services à la Personne (ménage, repassage, petit jardinage, etc…). Ecologie : offre de services « toute incluse » intégrant la main d’oeuvre, les produits et les outils éco-responsables ; déplacement en flotte 100% électrique (Mia Electric) pour minimiser l’impact des déplacements d’un domicile-client à l’autre ; etc… RSE : création d’une SCOP pour intéresser les salariés au développement et à la bonne marche de l’entreprise ; adaptabilité contractuelle (CDI à temps choisi…) ; mise en oeuvre d’un parcours professionnel (évaluation, diagnostic, évolution professionnel et salariale) ; etc…- Refonte du modèle économique : passage du modèle de tarification horaire à un modèle intégrant des clés de facturation adaptées (surface…) ; création d’un système de « bonus développement durable » ; optimisation des flux de gestion et développement d’un ERP dédié interfacé à une plateforme commerciale ; etc…

Dans la catégorie Procédé Innovant :

  • Cases Homes, Pergeaux Loïc & Cases Marc, Nieul sur Mer (17)/ Construction Modulaire Bois à hautes performances thermiques

Le développement de ce produit se fait selon la philosophie Croissance Verte: L’accessibilité à l’habitation au plus grand nombre de personnes, Le développement durable, L’autonomie énergétique du bâtiment

  • PLIM (protections intimes lavables) . Madame Royal précisera que c'est le « coup de coeur femme du jury »

Plim, MERCIER capucine, Melle (79)/Protection lavable Intime

Protection lavable Intime. Fabrication en France à partir de tissus en matières naturelles, coton, chanvre.. produits en Turquie, et certifiés issus de l’agriculture biologique. Production en Poitou-charentes dans un atelier en scop « Chizé confection » dont les salariées ont relancé l’activité de l’entreprise. Logique d’implication non hiérarchique et de responsabilisation des salariées, d’ergonomie pour les conditions de travail, de communication non violente, de formation, et de libre choix des horaires.

Mention spéciale du jury: Roule ma frite (filière de gestion en circuits courts des huiles alimentaires usagées)

Roule Ma Frite, Grégory GENDRE, Saint-georges d'Oléron (17) / Circuit court des Huiles Alimentaires Usagées

Solution de collecte, de transformation et de distribution en circuit-court des huiles de friture usagées (HAU) pour les utiliser en additif au diesel afin d'alimenter des véhicules destinés à répondre aux problématiques de mobilité sociales et locales. L’objectif final : capter entre 50 et 60 % du gisement national d’huile alimentaire usagée pour réinjecter dans des projets sociaux locaux cette manne énergétique, créer des emplois de qualité et durable.

En lien avec le Ministère du redressement productif, une démarche est en cours pour faire du Pays Marennes Oléron un site pilote à l'échelle nationale afin de structurer la filière de gestion des HAU en circuit-court au niveau national.

Trophée Caisse des dépôts et consignations de l'entreprenariat féminin-salon de la croissance verte et des éco industries 2012. remis à APILAB (biosurveillance de l'environnement par les abeilles)

Apilab, Myriam LAURIE, LA ROCHELLE (17)/ Biosurveillance de l'environnement grâce aux abeilles

Bureau d’étude expert en biosurveillance de l’environnement par l’abeille. APIDIAG permet de mesurer les polluants environnementaux. APIALERTE permet un suivi en temps réel et à distance, de ruches équipées de capteurs qui génèrent des alertes en cas de mortalité soudaine ou de comportement anormal de la colonie.

Un trophée particulier remis par madame La Présidente à Virginie DUVAT , Professeur de géographie à l'UMR LIENS Littoral Environnement Sociétés pour le projet Qualiplages.

 

IV. La politique offensive sur les brevets

 

En 5 ans 890 brevets ont été déposés en Poitou-Charentes dont 71 (7,9 %) dans la croissance verte.

171 brevets déposés en 2011 dont 32 en Deux-Sèvres, 36 en Charente, 53 en Charente Maritime et 50 en Vienne.

- 28 concernent le domaine de l'électronique et l'électricité ;

- 14 concernent l'instrumentation ;

- 30 concernent la chimie ;

- 65 concernent la machines , mécanique et transports ;

- 34 concernent les secteurs tels que les mobiliers , le BTP et biens de consommation.

Nous nous battons aussi pour que la Région Poitou-Charentes continue a être un laboratoire, garde un temps d’avance, et propose des solutions généralisables.

C’est l’action locale efficace qui permettra la réussite nationale.

Ségolène Royal

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24 août 2012

Ségolène Royal en Afrique du Sud

Chers amis,

En préparant ce déplacement en Afrique du Sud, parmi toutes les lectures, j'ai redécouvert Un long chemin vers la liberté de Nelson Mandela . Il écrit : " Après avoir gravi une haute colline, tout ce qu'on découvre c'est qu'il reste beaucoup d'autres collines à gravir ".

Vous pouvez aussi voir ou revoir Invictus de Clint Eastwood, ce film magistral et relire aussi "Disgrâce", le roman, aussi sombre que magnifique, de J.M Coetzee, deux fois lauréat du prestigieux Booker Prize.

Malheureusement je ne peux pas vous mettre ce livre et ce film en pièce jointe, en revanche, j'ai le plaisir de vous adresser pour ceux qui ont un peu de temps de lecture le discours de :

- le Discours de Desmond Tutu lors de la remise du Prix Nobel, le 11 Décembre 1984
-  le Discours d'investiture de Nelson Mandela, le 10 mai 1994
- le Discours de François Mitterrand (premier Chef d'Etat à être reçu en Afrique du sud par Mandela) au Cap le 4 juillet 1994  devant le Parlement  en présence du Président Mandela. : "Je me retrouve ainsi devant votre Parlement. C'est un Parlement récemment élu. Il porte en lui une grande espérance, il est marqué par une longue histoire, un combat. Vous représentez tous ensemble une expérience unique sur la surface de la planète : parvenir à surmonter les contradictions, et quelles contradictions, parvenir à dominer sa propre histoire. Tant d'exemples contraires nous sont proposés qui ferment les issues à tout espoir, que je ne puis que me sentir très honoré de me trouver devant vous".

Vous trouverez également ci-joint mon programme de travail et de rencontres lors de mon de mon déplacement dans ce magnifique pays.

Fidèlement,

Ségolène Royal

Pièce jointe
programme afrique du sud.pdf
discours de desmond tutu lors de la remise du prix nobel.doc
discours de mitterrand au cap.doc
discours investiture mandela.doc

28 juillet 2012

2ème mise au point !

Le défi secret de Najat Vallaud-Belkacem

Les ressorts du parcours de cette ministre de 34 ans, née au Maroc.


C'est l'histoire d'un rêve français. Mercredi 16 mai, le soleil brille sur Paris et Najat Vallaud-Belkacem est attablée à une terrasse, près du jardin du Luxembourg. Accompagnée de deux amis, elle n'a d'yeux que pour son portable. La veille, François Hollande a été investi président de la République. Des proches lui ont donc conseillé de ne pas trop s'éloigner de son smartphone, au cas où...

Elle, ministre à 34 ans ? Elle n'y croit pas ou feint de ne pas y croire, comme pour conjurer le mauvais oeil. Certains ont fait le calcul pour elle : "Mais Najat, tu as toutes les chances d'entrer au gouvernement : tu es jeune, femme et issue de la diversité !" Le portable de l'élue lyonnaise se met à vibrer. Numéro inconnu. C'est "Iaco", l'assistante de François Hollande."Ne quittez pas, le président souhaite vous parler." Attente. Musique de Berlioz. La jeune femme ravale un fou rire. Hollande : "Bonjour Najat, comme tu le sais, je compose, avec Jean-Marc Ayrault, le gouvernement et je souhaite que tu y participes. J'ai pensé à toi pour le porte-parolat et les Droits des femmes, qu'en dis-tu ?"

En raccrochant, elle a songé à son parcours et, d'abord, à ses parents, ouvrier et femme au foyer, qui, il y a encore quelques années,"n'avaient pas le droit de vote, car ils n'étaient pas français". Elle a, peut-être, aussi pensé à ce professeur d'amphi à qui elle avait fait part, à la fin des années 90, de son ambition d'entrer à Sciences- Po Paris et qui lui a rétorqué : "Ne nourrissez pas trop d'illusions, mademoiselle. Vous êtes trop juste." Et comment ne pas avoir une pensée pour Ségolène Royal, qui a donné à son engagement politique une dimension nationale ("Reconnaissance éternelle à Ségolène") ? Elle pousse également un ouf de soulagement : le président n'est pas "tombé dans le piège", en lui proposant un ministère de la Diversité ou de l'Égalité des chances. "Il a été malin, il a pris le contre-pied de tout le monde", relève-t-elle.

Car le défi de cette mère de deux enfants, d'origine berbère, est d'entrer dans une normalité non pas stylistique mais identitaire. Faire qu'entre Marisol Touraine et Aurélie Filippetti, deux autres ministres, elle ne soit plus "divers". Seulement, avec elle, les fantasmes vont bon train. Comme si son nom à double consonance et son minois basané disaient tout de sa vie : une enfance à la "Germinal", une famille nombreuse dans un F2, l'eau du bain qu'il a fallu partager avec la fratrie, les files d'attente devant les services sociaux et, de surcroît, un malaise identitaire."De mon enfance je ne conserve que de bons souvenirs. Je ne suis pas dans une revanche sociale", confie cette jeune musulmane non pratiquante. Être une icône de la diversité, très peu pour elle. Son antimodèle, en l'occurrence, s'appelle Rachida Dati, ex-femme de ménage devenue garde des Sceaux, qui n'a eu de cesse de narrer son parcours, jusqu'à être prise, à force de contradictions et de mondanités, pour un imposteur.

"Avec Najat, les portraits débutent souvent par : Elle est née dans le Rif marocain et est arrivée en France à l'âge de 4 ans...", s'agace son attachée de presse. L'intéressée dit comprendre ce réflexe pavlovien. Elle regrette, en revanche, "les préjugés", toujours " tenaces". Les procès en incompétence. Les délits de faciès. Les oreilles beaucoup plus tendues quand il s'agit pour elle de prendre la parole. Dans son dernier livre (1), elle rapporte cette anecdote : candidate aux législatives à Lyon, en 2007, elle organise une réunion chez elle, pour promouvoir son programme. Sonne à la porte un homme à l'allure bourgeoise, qui tend son manteau et son écharpe à celle qu'il prend pour la domestique...

Comme Dati ?

Et puis, il y a ceux qui, sans malveillance, l'entraînent toujours sur le même terrain, celui de l'intégration, de la diversité, du racisme... À Rome, le 16 juillet, pour un forum international consacré aux droits des femmes, celle qui veut abolir la prostitution a vécu la situation, cette fois-ci, en version italienne. La première question que lui pose l'animatrice du Forum, Lucia Annunziata, directrice du Huffington Post Italie, concerne le regard des Français sur sa personne. Non pas sur son jeune âge ou sur son sexe, mais sur ses origines marocaines. La deuxième question concerne les nominations de Rama Yade et Rachida Dati par Nicolas Sarkozy. La ministre répond volontiers et parvient à glisser quelques idées sur la condition des femmes.

À en croire un récent sondage, elle serait la personnalité du gouvernement qui incarne le mieux le changement. Même le Guardian, qui lui a récemment consacré un long portrait, la présente comme "the new face of France" (le nouveau visage de la France). La benjamine du gouvernement prévient : "Je ne me laisserai pas griser par la popularité. Je me dois d'être exemplaire, car je suscite de l'attente auprès de ceux qui se reconnaissent dans ce que je suis."

Ce qu'elle est... Un sésame politique pour Ségolène Royal, qui reconnaît l'avoir promue du fait de ses origines. "J'ai toujours voulu avoir des ouvriers, des exclus, des jeunes issus de la diversité autour de moi", confie l'ex-candidate à la présidentielle pour qui "Najat" doit "accepter d'être là pour ça". En clair : "Elle s'appellerait Claudine Dupont, elle ne serait peut-être pas là. Elle doit assumer son identité et en être fière."

Par ailleurs, la double identité de cette " gazelle" - son surnom dans une biographie à paraître - offre à ses rivaux politiques un angle d'attaque facile. Durant la campagne présidentielle, la députée UMP Valérie Rosso-Debord ne l'avait-elle pas accusé, à tort, d'appartenir à une association franco-marocaine ? "J'étais peinée, concède-t-elle. D'autant qu'elle me semblait être une personne correcte. En tout cas, cela ne lui a pas porté chance." (Rosso-Debord a été battue aux législatives.).

"Coachs"

Il y a quelques semaines, elle était l'invitée vedette du gala des trentenaires de Sciences po. Elle y est arrivée sans brouhaha ministériel. En baskets, roses de surcroît. Elle déambulait au milieu des robes à dos nu et des costumes sur mesure. Combien, parmi ces invités, ex-camarades de promo, l'ont-ils naguère snobée parce qu'elle venait de Picardie et qu'elle avait découvert l'existence de Sciences po dans un centre d'orientation ? Pour le président de l'association des anciens, elle est "l'illustration de ce qu'a voulu Richard Descoings", et qu'importe si "Najat" n'a pas profité des conventions ZEP-Sciences po...

La presse a fait état de réunions de coaching à l'Élysée à la veille de sa conférence de presse d'après conseil des ministres."C'est faux. Une réunion de travail devient une séance de coaching. Des conseillers de l'Élysée me rapportent les positions du président sur les Affaires étrangères. Pour les questions ministérielles, je traite avec Matignon." Le premier de ses "coachs" n'est autre que son mari, Boris Vallaud, collaborateur d'Arnaud Montebourg. Feu le député Olivier Ferrand comptait aussi parmi ses anges gardiens.

Où puiser la force de continuer, et pour aller où ? "J'agis avec un sentiment d'urgence, avant que l'envie ne me quitte." De là à tout arrêter ? "Je ne l'exclus pas." Elle mesure avec humour la fulgurance de son parcours : "J'ai sauté très tôt dans le grand bain sans trop savoir nager. D'ailleurs, je sais ce que c'est, je ne sais pas nager... "

 

28 juillet 2012

Déchaînement de haine !

Un journaliste de l'AFP en mal de copie a interprété tendancieusement et diffusé des paroles proncées par Ségolène Royal. Bien entendu la présidente de SOS Racisme, et d'autres,  se sont engouffrés dans la brèche et l'hallali s'est développé sur le web.

Ségolène Royal a donc mis les choses au point.

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Royal "ne se reconnait pas" dans les propos qui lui sont attribués sur Najat Vallaud-Belkacem

La ministre du Droit des femmes, Najat Vallaud-Belkacem (g) et l'ex-candidate PS à l'Elysée, Ségolène Royal, à Paris le 9 juillet 2012

La ministre du Droit des femmes, Najat Vallaud-Belkacem (g) et l'ex-candidate PS à l'Elysée, Ségolène Royal, à Paris le 9 juillet 2012 Kenzo Tribouillard afp.com

L'ex-candidate PS à l'Elysée Ségolène Royal a estimé que la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, ne "serait peut-être pas là" si elle s'appelait "Claudine Dupont", avant de déclarer "qu'elle ne se reconnaît pas" dans ces propos cités par l'hebdomadaire Le Point.

"Elle s'appellerait Claudine Dupont, elle ne serait peut-être pas là. Elle doit assumer son identité et en être fière", a déclaré Ségolène Royal, citée par Le Point dans un portrait de Mme Vallaud-Belkacem, également ministre des Droits des femmes.

"J'ai toujours voulu des ouvriers, des exclus, des jeunes issus de la diversité autour de moi", a ajouté, selon l'hebdomadaire, Mme Royal, dont Najat Vallaud-Belkacem a été l'une des porte-parole à la présidentielle de 2007 et la primaire de 2011.

Mme Royal ajoute que la ministre, née au Maroc en 1977, doit "accepter d'être là pour ça", d'après Le Point daté du 26 juillet.

Dans la soirée de vendredi, Ségolène Royal a affirmé dans un communiqué qu'elle "ne se reconnaît pas dans les propos réducteurs que lui prête le journal Le Point à propos de Najat Vallaud Belkacem et qui aboutissent à lui faire dire le contraire de ce qu'elle a toujours affirmé".

Ségolène Royal, poursuit le communiqué "a, depuis 2007, toujours mis en avant Najat Vallaud Belkacem, à la fois pour son talent et son histoire et elle se réjouit des responsabilités qui lui sont confiées aujourd'hui et qui sont pleinement méritées".

Avant ce communiqué, les propos cités par Le Point avaient suscité de vives réactions. La présidente de l'association féministe Ni Putes Ni Soumises, Asma Guenifi, avait jugé les propos de Mme Royal "méprisants, déplacés et discriminatoires", dans une déclaration à l'AFP.

"Selon l'ancienne candidate à la présidence si l'on s'appelle Najat, Karima ou Abdel, et que l'on est promu à un poste à responsabilité, ce n'est pas dû à la compétence mais à l'origine et au nom que l'on porte", selon Asma Guenifi, qui "dénonce la tentative de Ségolène Royal (de) réduire Najat Vallaud-Belkacem à son origine et non à sa compétence".

Premier à réagir, le Front national avait estimé peu avant que "cette sortie de Ségolène Royal était très révélatrice du rapport malsain qu'entretient la gauche avec l'immigration".

"Non seulement la gauche est favorable à une immigration massive, mais elle refuse de surcroît l'assimilation et souhaite que l'immigré reste à jamais l'immigré, à qui on ouvrira les portes d'une discrimination positive dotée de toutes les vertus", commente le FN dans un communiqué en suggérant l'inverse: "stopper l'immigration, prôner sur l'ensemble du territoire l'assimilation à la nation française et combattre la discrimination positive au bénéfice de la méritocratie".

Un internaute a également réagi en créant un compte parodique Twitter nommée "Claudine Dupont" où l'on peut voir la photo de Najat Vallaud-Belkacem suivie de la mention "Ne sera jamais ministre d'après @royalsegolene".

© 2012 AFP
26 juillet 2012

Pourquoi Ségolène Royal n'ira pas à La Rochelle

 
Chers amis de Désirs d’Avenir,

Merci pour vos nombreux messages d’encouragement.

Pour répondre à vos questions concernant mon agenda de rentrée. Vous trouverez  ci-joint la lettre de Georges Papandreou. Je pars en effet le 23 août pour le Cap en Afrique du Sud préparer, en tant que Vice-Présidente de l’Internationale Socialiste, le Congrès de cette organisation (je ne serai donc pas aux Universités d’été du PS mais nous continuons à rester en contact pour enrichir le débat d’idées).

Si vous souhaitez me faire parvenir des idées sur le rôle et les initiatives que pourrait prendre l’IS, j’en serais heureuse. Vous trouverez ci-joint l’ordre du jour du Congrès.

J’ai demandé à rencontrer Nelson Mendela si son état de santé le permet.

A très bientôt.

Amitiés fidèles.

 

Ségolène Royal
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PS :

Lettre de Georges Papandreou

Ordre du jour du Congrès

 

Lettre de Georges Papandreou

CONGRES DE L’INTERNATIONALE SOCIALISTE

ORDRE DU JOUR

 Jeudi 30 août

10h00  OUVERTURE

Discours d’ouverture  du Président de l’Internationale Socialiste, George Papandreou

Allocution de bienvenue de SE Jacob Zuma, Président de l’Afrique du Sud et Président de l’ANC

Remarques introductives du Secrétaire général de l’Internationale Socialiste, Luis Ayala

11h00  PREMIER THEME PRINCIPAL

Pour une économie avec des emplois, la croissance et la protection sociale: la réponse social-démocratique à la crise financière

Orateurs principaux, discussion de panel et contributions de délégués sur le premier thème principal

13h00  Clôture première session

15h00  PREMIER THEME PRINCIPAL continuation

16h00  Décisions sur le changement de statuts de l’Internationale Socialiste en accord avec le rapport du groupe de travail de l’IS sur la réforme adopté par le Conseil

 Décisions sur le changement de statut  de partis membres et des demandes d’adhésion

 Elections du Président, Secrétaire général  et Vice-présidents de l’Internationale Socialiste

18h00  Clôture de la deuxième session

 Vendredi 31 août

10h00  DEUXIEME THEME PRINCIPAL

La lutte pour les droits et libertés: renforcer la démocratie représentative et gagner des nouvelles démocraties dans le monde

Orateurs principaux, discussion de panel et contributions de délégués sur le deuxième thème principal

13h00  Clôture de la troisième session

15h00  TROISIEME THEME PRINCIPAL

Pour un chemin commun vers la paix, la durabilité et la coopération: le besoin de garantir le multilatéralisme

Orateurs principaux, discussion de panel et contributions de délégués sur le troisième thème principal

18h00  Clôture de la quatrième session

 

Samedi 1 septembre

 

10h00  QUATRIEME THEME PRINCIPAL

Pour un nouvel internationalisme et une nouvelle  culture de solidarité parmi les peuples et entre les nations

Orateurs principaux, discussion de panel et contributions de délégués sur le quatrième thème principal

12h30  Adoption des documents et résolutions du Congrès

13h00  Clôture du XXIV Congrès de l’IS

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5 juillet 2012

L'Hermione


Communiqué de Ségolène Royal  (3.7.2012)

Un très grand événement culturel et historique cette semaine : 6, 7 et 8 juillet 2012 en Poitou-Charentes, à Rochefort, l’HERMIONE, frégate de La Fayette reconstruite à l’identique, sera mise à flot après 15 ans de travaux.

 Chères amies, chers amis,

 Vendredi 6 juillet à Rochefort, dans ma région,  aura lieu un événement exceptionnel : la mise à flot de la coque de l’Hermione, cette frégate reconstruite à l’identique de celle sur laquelleLa Fayetteembarqua en 1780 pour rejoindre les Insurgés américains en lutte pour leur indépendance.

 Et ce, à proximité dela Corderie Royalemerveilleusement restaurée dans le cadre des Grands Travaux de François Mitterrand .

 Ce sera là l’aboutissement de 15 ans d’un travail passionné qui a mobilisé tous les corps de métier de la construction navale à l’ancienne (charpentiers, forgerons, gréeurs, calfats, voiliers, sculpteurs…) dans une chantier ouvert au public, qui attiré plus de 3.400.000 visiteurs depuis 1997 et fait l’objet de nombreuses conférences dans toutela France.

 J'ai décidé de faire dela Région Poitou-Charentesle partenaire enthousiaste de cette belle aventure humaine initiée par l’Association « Hermione –La Fayette» dont l’écrivain et académicien Erik Orsenna est le président fondateur et dont le président, Benedict Donnelly, est fils d’un soldat américain qui participa au débarquement de Normandie : entre nos deux peuples, c’est une longue histoire d’amitié et de solidarité chaque fois que l’essentiel fut en jeu, jadis la liberté du Nouveau Monde, plus près de nous la libération de l’Europe occupée.

 Je serai le 6 juillet à Rochefort où les festivités de la mise à flot de l’Hermione se poursuivront, les 7 et 8 juillet, par un festival au cours duquel des artistes de toutes les disciplines mais aussi les écoles, les associations et les dizaines de milliers de participants attendus célèbreront cet événement culturel et populaire qui ouvre l’ultime étape du chantier avant que le navire puisse prendre la mer.

 Rochefort doit sa naissance à Colbert qui décida d’implanter sur les rives dela Charenteun nouvel arsenal où construire, armer, approvisionner et réparer la flotte de guerre du royaume de France.

La Corderieroyale est le joyau de cet ancien arsenal dont la plus ancienne forme de radoub témoigne de l’architecture maritime du 17ème siècle. C’est sur ce site qu’a été reconstruit ce grand navire en bois, témoin d’une période-phare de l’histoire navale française.

 Ce patrimoine somptueux a été ranimé par le chantier économique et culturel de l’Hermione, frégate caractérisée au 18ème siècle par sa rapidité et sa maniabilité, longue de plus de65 mètres, dotée de trois mâts et d’une voilure de1.500 m², équipée de 26 canons.

 Désormais dégagée de tous ses échafaudages, l’Hermione prendra le 6 juillet la direction de la forme de radoub dite Napoléon III.

 A peine âgé de 21 ans, le jeuneLa Fayettes’était porté volontaire pour combattre outre-Atlantique aux côtés des Insurgés. A son retour, il avait convaincu Louis XVI d’aider Washington.

Le 21 mars 1780, il embarquait sur l’Hermione pour une traversée de 38 jours. Arrivée à Boston, la frégate avait accueilli à son bord les membres du tout nouveau Congrès américain. Dix-huit mois après l’arrivée deLa Fayette, deux victoires remportées avec l’appui des troupes françaises, l’une dans la baie de Chesapeake et l’autre à Yorktown, marquaient un tournant décisif dans la lutte des Etats-Unis pour leur indépendance.

 En 2015, l’Hermione reconstruite effectuera à nouveau cette traversée.

 A la fin de cette semaine, à Rochefort, nous rendrons hommage à ces combattants de la liberté qui ont joint leurs forces et leur courage d’une rive à l’autre de l’océan.

C’est donc un beau symbole d’avoir choisi, en 1997, le 4 juillet, date anniversaire de l’indépendance américaine, pour poser la quille de l’Hermione.

 Je suis fière et heureuse d'avoir mobilisé la Région Poitou-Charentes pour qu’elle apporte, non seulement des financements nécessaires à ce chantier, mais surtout ses talents, ses savoir-faire, ses artisans, ses entreprises, ses scientifiques, ses bénévoles pour la réussite de ce projet collectif, fruit d’une volonté commune, qui est aussi une prouesse technique et une formidable occasion de nous approprier notre histoire.

 Avec la reconnaissance, en 2008, des fortifications laissées par Vauban dans notre région comme patrimoine mondial de l’humanité, la mise en valeur de l’arsenal de Rochefort rappelle combien la mer, ses bâtiments et ses métiers, ont forgé et forgent encore notre identité et celle d’un pays doté d’une immense façade maritime.

 L’implication dela Région Poitou-Charentesdans le chantier de l’Hermione est aussi un choix de politique culturelle, comme nous le faisons depuis 2005 avec nos Nuits Romanes dont j’ai lancé la 8ème édition samedi dernier à Melle : animer notre beau patrimoine, faire dialoguer sur nos sites prestigieux les arts d’hier et d’aujourd’hui, ouvrir largement à tous les portes d’une culture vivante qui renforce l’attrait de nos territoires et y crée des emplois durables.

En guise de conclusion, cette phrase de La Fayetteô combien actuelle : « Pour que vive la liberté, il faudra toujours que des hommes se lèvent et secouent l’indifférence ou la résignation ».

Ségolène Royal

 Plus d'informations : http://www.hermione2012.fr/ 


 

 

24 juin 2012

D'autres infos sur Falorni

Lu sur le blog d'un rochelais,  Claude Hudelot

La Rochelle: le point de vue d'une Adjointe au Maire

Il me semble logique et utile de verser au dossier, suite aux nombreuses réactions déjà provoquées par mon billet, cette lettre de Brigitte Peudupin, Adjointe au Maire de La Rochelle et amie, qui fut jadis mon adjointe chargée de la communication lorsque je dirigeais la Maison de la Culture de La Rochelle. 

"Cher Claude,

Je viens de lire ton texte sur Médiapart…je me propose de rétablir quelques vérités, dont je comprends volontiers qu’elles soient ignorées du grand public, ce qui permet à certains de se faire passer pour des  "chevaliers blancs" et des "pauvres gars de la base spoliés par les grands méchants". On connaît la tactique, on l’a vue maintes fois utilisée dans notre histoire !

 Ségolène, pas plus que les membres du PS de la section de La Rochelle, n'a refusé un vote des militants.

Qu’il ne faut pas confondre avec une primaire citoyenne, où tous les citoyens de gauche votent, celle-ci a eu lieu grandeur nature au premier tour. Ségolène a été placée en tête (plus de 32%), uniquement avec des voix de gauche, alors que Falorni a eu, sur ses 28%, 2/3 de voix de droite. la droite ayant appelé à voter pour lui dès le premier tour, comme me l’ont confirmé les électeurs UMP présents au dépouillement du bureau que je préside à La Genette. Ces bureaux votent traditionnellement à droite et ont placé Falorni en tête dimanche dernier ! Étrange non ?

Le vote des militants donc, est interne. Il se fait à partir des fichiers que détient et valide le secrétaire fédéral… Olivier Falorni jusqu’à son exclusion.

Or Il faut savoir que des adhésions, mettaient parfois des mois à arriver jusque dans le fichier.

A des précédents votes internes (pour les régionales par exemple) des adhérents de plusieurs années n'ont pas pu voter (on ne trouvait pas leur nom dans les liste !....comme par hasard on les retrouvaient une semaine plus tard...mais trop tard pour voter !)

C'est la démocratie selon Falorni ! qui n’est pas un « perdreau de l’année », mais un apparatchik digne d'autres temps, d’autres lieux !

Et c'est pour cela, et parce que les conditions d'un vote serein et démocratique n'étaient pas réunies que Martine Aubry première secrétaire et le Bureau National  à l'unanimité, ont pris la décision de valider directement la candidature de Ségolène Royal…. Mais Ségolène, elle, n'avait  rien demandé. 

Depuis des années Falorni a utilisé ses fonctions de Premier fédéral à des seules fins d'ambitions personnelles, il a divisé pour régner. Les élus du département lui en veulent encore de ses erreurs… Son seul talent est de savoir jouer des coudes pour être sur la photo etc...

La faute, la seule, c'est celle de Falorni qui accepterait d'être élu avec une majorité de voix de droite, et qui ne dénonce pas  l’appel officiel de la droite à voter pour lui !

Et qui dit au contraire que ce serait parce qu’il est « rassembleur » et que Crépeau ou Hollande n’auraient pas été élus sans des voix de droite ! Sauf que Falorni, lui il inverse la proportion : un majorité de voix de droite et un soupçon de voix de gauche !…ça fait une sacré différence

En fait il est le cheval de Troie de la droite , qui l’instrumentalise...pour tenter de faire chuter Ségolène Royal, qui leur fait bien plus peur qu’un jeune ambitieux qui en 10 ans de mandat n'a aucun bilan à son actif… et bien sûr leur objectif est la « prise de La Rochelle » !

Il est bon de préciser que tous les adjoints et adjointes du maire de La Rochelle (à une exception près) condamnent cette aventure personnelle, irresponsable, destructrice de l’union, et appellent à voter pour la seule candidate du Rassemblement à gauche et de la Majorité Présidentielle. Soutenus en cela par la grande majorité des militants du Parti Socialiste local.

 Brigitte PEUDUPIN

Adjointe au Maire de La Rochelle"

22 juin 2012

Communiqué de Ségolène Royal

1992, 1er Sommet de la Terre à Rio : un espoir se levait. 2012, il ne faut rien lâcher

C'était il y a vingt ans et je participais comme Ministre de l'Environnement, aux côtés de François Mitterrand qui avait ardemment voulu ce premier Sommet de la Terre, aux négociations entre les pays du monde pour protéger la planète.

En ce mois de juin 1992, à Rio, une prise de conscience planétaire s'affirmait et un espoir se levait : celui d'une humanité prenant la mesure des dégâts écologiques insoutenables d'un modèle de production prédateur et capable de faire prévaloir, sur les égoïsmes à court terme, la vision partagée d'un essor économique écologiquement responsable, fondé sur une nouvelle solidarité entre le Nord et le Sud.

Je me souviens de l'appel du Président français à une mobilisation mondiale et à ce qu'il appelait « une obligation d'assistance mutuelle écologique », ouvrant la voie à un « nouvel ordre international » juste, où les pays les plus développés, comme on disait à l'époque, assumeraient leur responsabilité historique et où les autres assumeraient aussi la leur mais en fonction de leurs moyens et gagneraient du temps en ne reproduisant pas les mêmes erreurs.

Le mur de Berlin était tombé trois ans plus tôt et tout semblait possible.
La France, très activement impliquée dans ce Sommet fondateur, défendait l'impérieuse obligation d'une nouvelle alliance entre les pays riches et pauvres.

Bien sûr, toutes les divisions et tous les désaccords, toutes les suspicions et toutes les résistances n'avaient pas été magiquement surmontés mais des décisions importantes et prometteuses avaient alors été prises.

154 pays avaient signé la Convention sur la diversité biologique, pour la protection des espèces et des espaces vulnérables.

La Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique avait été adoptée, traçant le but d'une réduction des émissions de gaz à effet de serre.

La Déclaration sur la forêt reconnaissait sa valeur irremplaçable pour l'environnement mondial et un accord prévoyait une convention sur la désertification.

L'Agenda 21, né à cette occasion, fixait des objectifs et des règles, déclinables dans chaque pays et chaque territoire.
La création d'une Commission du développement durable semblait pouvoir être un premier pas vers une autorité mondiale veillant au respect des engagements pris, que la France, déjà, appelait de ses vœux.

La Charte de la Terre énonçait 27 principes fondamentaux pour la sauvegarde de notre biosphère, parmi lesquels l'égalité d'accès aux ressources planétaires, la nécessaire liaison du développement humain et de la préservation de l'environnement, la règle « pollueur = payeur », l'importance de la transparence démocratique.

Je me souviens d'avoir défendu à Rio le besoin d'une Convention mondiale sur l'eau, ressource vitale mais ressource rare et polluée. Et de ce chiffre atroce : 25 millions d'enfants mourant chaque année d'avoir bu de l'eau non potable. De nos jours, 34.000 personnes en meurent encore chaque jour, dont 5.000 enfants.

20 ans ont passé et beaucoup de choses ont changé.

Premier changement : la prise de conscience est aujourd'hui mondiale

Cette prise de conscience est largement partagée par les gouvernants et par les citoyens. Les lobbies climatosceptiques, pétroliers et autres ont beau faire : les dangers des ravages écologiques sont connus, les rapports scientifiques sérieux abondent et leurs conclusions alimentent le débat public.
Nul pays, même parmi les plus rétifs aux engagements internationaux contraignants, ne songe à les nier. Beaucoup, d'ailleurs, tout en freinant l'adoption de régulations multilatérales, mettent en place des politiques souvent volontaristes de lutte contre les pollutions et de développement des énergies renouvelables (même si les énergies propres sont encore loin de se substituer aux énergies fossiles et s'il s'agit, dès lors, plus d'une « addition » que d'une « transition » écologique d'un modèle vers un autre).

Les citoyens, eux aussi, perçoivent très bien que ça ne peut plus continuer comme avant.

Tout particulièrement les jeunes générations, très sensibles à la menace climatique, aux conséquences des pollutions multiples issues de l'activité humaine et au gaspillage des ressources de la planète, a fortiori quand domine la recherche exclusive du profit à tout prix.
Mais les citoyens ne veulent pas d'une écologie punitive, d'une écologie qui alourdisse de contraintes supplémentaires les difficultés d'une vie déjà pas facile.

Cela vaut au Nord comme au Sud.
L'écologie à laquelle ils adhèrent doit être porteuse d'emplois nouveaux, de pouvoir d'achat, de sécurités alimentaire, sanitaire, énergétique et sociale, de bien-être quotidien accessible à tous. Ce qu'ils plébiscitent, c'est une social-écologie qui soit un moteur de progrès pour chacun.

Deuxième changement : une diplomatie planétaire qui s'enracine malgré tout

Bien sûr, au regard de l'urgence écologique et de l'accélération de la dégradation de notre environnement, la mobilisation mondiale semble encore trop lente, trop hésitante, trop entravée de soupçons, de concurrences et de querelles qui font obstacle aux coopérations nécessaires.
Bien sûr, les actes sont loin d'avoir toujours suivi les paroles et l'actuel Sommet de Rio semble ne pas devoir inverser la tendance.
Bien sûr, le bilan de ces vingt dernières années doit être regardé lucidement.
Les émissions annuelles de CO² ont augmenté de 38% en deux décennies et l'objectif de limitation du réchauffement climatique à 2° semble hors de portée sans efforts supplémentaires significatifs.
Malgré de nombreuses mesures protectrices, l'érosion de la bio-diversité n'est pas enrayée et 13 millions d'hectares de forêt sont détruits chaque année.
La perturbation du cycle de l'azote continue d'impacter négativement la fertilité des sols et des mers, les « zones mortes » dues aux rejets de polluants agricoles et industriels se multiplient, les ressources halieutiques s'épuisent.
Dans plusieurs domaines que pointait déjà, en 1987, le rapport Bruntland (qui a popularisé la notion de « développement durable »), les seuils d'alerte sont aujourd'hui atteints.
Le risque, indique le rapport remis en janvier dernier au Secrétaire général de l'ONU, est de condamner à la pauvreté 3 milliards de personnes, soit trois fois plus qu'aujourd'hui, car l'irresponsabilité écologique, c'est aussi plus de misère.
Moins du tiers des Etats ont signé les principaux accords multilatéraux relatifs à l'environnement.
Et les sommets de ces dernières années se sont révélés bien décevants.
J'étais à celui de Copenhague, en 2009, au titre des actions conduites par la Région Poitou-Charentes, et j'ai vu les espoirs soulevés par cette rencontre se briser sur la résistance conjointe des Etats-Unis et de la Chine, les deux plus gros pollueurs mondiaux.
Ni Cancun, en 2010, à l'occasion duquel j'avais adressé au Climate Group un document de travail pour des politiques écologistes volontaristes, clefs d'une sortie de crise par le haut, ni Durban, un an plus tard, n'ont apporté de réponses à la hauteur de l'enjeu climatique.
Et pourtant, ces négociations internationales qui semblent souvent s'enliser ou ne progresser qu'à très petits pas sont un acquis majeur qui a légitimé l'idée qu'à des problèmes mondiaux, il faut aussi des réponses mondiales.
Elles ont permis des avancées importantes comme la signature du Protocole de Kyoto, auquel il faut aujourd'hui trouver un relais.
Des règles nouvelles ont été édictées et certaines ont fait la preuve de leur efficacité comme l'accord de Montréal, en 2007, sur l'élimination des hydrochlorofluorocarbones, si destructeurs de la couche d'ozone.
Une chose est sûre : la question aujourd'hui n'est plus de savoir s'il faut agir mais comment agir efficacement ensemble dans un monde qui se transforme à vive allure. C'est pourquoi, si la question des objectifs est essentielle, celle des moyens et des outils communs, financiers et organisationnels, ne l'est pas moins. A Rio, cette année, elle devait être centrale car c'est la condition pour passer, plus qu'hier, des paroles aux actes. Il semble malheureusement que l'occasion ne sera pas saisie.

Troisième changement : l'affirmation de la dimension économique de la mobilisation écologique

Jamais nos raisons d'agir ensemble n'ont été aussi fortes, jamais la nécessité de changer de paradigme n'est apparue si manifeste mais aussi, sur fond de crise pour les uns et d'aspiration légitime à un développement émancipé des anciennes tutelles pour les autres, la tentation de différer des réponses communes à la dégradation de notre
biosphère commune.
C'est pourquoi, plus encore qu'il y a vingt ans, efficacité écologique, efficacité économique et efficacité sociale doivent impérativement aller de pair.
C'est pourquoi, également, il est important de montrer que le laisser-faire écologique n'est pas seulement un héritage empoisonné pour les générations futures mais, ici et maintenant, un facteur de pauvreté, de précarité, d'insécurités et l'option financièrement la plus coûteuse.
En 2006, le rapport Stern chiffrait le coût du changement climatique : 5% du PIB mondial (soit, sur dix ans, 5.500 milliards d'euros) et celui d'une politique résolue de réduction des émissions de gaz à effet de serre : 1% du PIB mondial (soit, sur dix ans, près de 275 milliards d'euros et l'équivalent... des dépenses de publicité mondiales), aisément récupérable par l'engagement de nos économies dans une croissance verte créatrice d'activités nouvelles, de richesses et d'emplois. Même au regard de l'utilitarisme rationnel, l'investissement écologique, ça rapporte !
Rappeler inlassablement cette évidence est tout autre chose que d'ouvrir la porte, sous le label fourre-tout d' « économie verte », à la monétarisation de la nature, à la marchandisation du vivant et à la main mise des intérêts privés sur ces biens communs que sont l'air ou l'eau.
Les ONG réunies en ce moment au Sommet des Peuples dénoncent à juste titre les dangers d'un verdissement superficiel des lois du marché au détriment des régulations garantes de l'intérêt général.
A l'inverse du discours des multinationales, elles montrent comment la privatisation contribue à creuser les inégalités d'accès au service de l'eau.
Elles donnent aussi l'exemple de la transformation du CO² en actif financier et des marchés carbone dont, au bout du compte, les spéculateurs et les pollueurs ont davantage profité que le climat.
Elles montrent les limites des compensations « volontaires » aux dégradations infligées à l'environnement, façon commode, pour les lobbies qui hantent les cénacles onusiens, d'éviter une législation sociale et environnementale contraignante.
La croissance verte telle que je la conçois et telle que nous la mettons en pratique en Poitou-Charentes est tout autre chose.
Elle suppose, bien sûr, un engagement actif des entreprises dans la conversion écologique de notre économie et le développement d'industries écologiques innovantes mais dans un cadre dont il revient à la puissance publique de fixer les règles au nom de l'intérêt bien compris de tous.
Car la nouvelle frontière verte ne saurait être un nouveau Far West : il s'agit de hâter l'avènement d'un nouveau modèle de développement économique, écologique et social, plus efficace, plus durable et plus juste.
Certains parlent de croissance verte « inclusive » ou d'économie « verte et solidaire », peu importent les mots dès lors que l'ambition ne se borne pas à teinter de vert un capitalisme financiarisé inchangé sur le fond et socialement destructeur.
Les pays émergents, Brésil en tête, se méfient eux aussi du vocable « économie verte » mais pour d'autres raisons : ils y voient une ruse des pays occidentaux pour entraver leur libre développement, reprendre la main en vendant leurs technologies vertes et déguiser leurs tentations protectionnistes.
Au-delà des considérations terminologiques, c'est là un des points durs sur lesquels achoppent depuis déjà plusieurs années les négociations multilatérales.
Et cela d'autant plus que les rapports de forces ont profondément évolué, que le souvenir des ajustements structurels et des arrogances d'antan reste vif dans des pays désormais fiers de leur essor et décidés à maîtriser souverainement leur destin.
Cette affirmation sur la scène internationale des pays dits « émergents » est une donnée radicalement nouvelle par rapport au premier Sommet de la Terre et met en évidence à quel point le multilatéralisme écologique a besoin d'une plus juste réciprocité des échanges.
L'enjeu est de taille car tous, pays affaiblis par la crise ou pays affamés de développement, nous avons autant besoin d'une croissance solide, affranchie de modèles insoutenables et capable de réduire les inégalités, dans nos pays et entre eux.
L'autre dimension problématique des relations entre économie et écologie, c'est la crise financière et budgétaire, avec ses conséquences économiques et sociales, sous l'impact de laquelle nombre de gouvernements révisent à la baisse leurs ambitions écologiques.
Le Président Obama croit aux énergies renouvelables mais les Etats-Unis mettent le paquet sur les énergies fossiles avec les gaz et les pétroles de schiste.
L'Espagne avait misé gros sur les énergies renouvelables et la réduction de son extrême dépendance énergétique mais elle leur coupe aujourd'hui les vivres et le tiers des emplois du secteur est en train de disparaître.
Quant au Canada, la droite conservatrice au pouvoir y enterre définitivement le Protocole de Kyoto.
Ces régressions sont des impasses.
En signifiant la préférence court-termiste du chacun pour soi, elles ne facilitent pas les négociations internationales.
C'est pourtant là un contre-sens majeur sur la crise globale qui frappe les pays développés et inquiète tous les autres ainsi que sur les moyens d'en sortir.
Car les crises sont des opportunités historiques à saisir pour se déprendre des vieux modèles à bout de souffle et faire le choix de solutions d'avenir.
C'est pourquoi le Président français a raison de défendre à Rio la nécessité d'un nouveau modèle de développement, de vouloir pour la France une transition écologique réussie (ce sera l'objet de la conférence environnementale de juillet prochain), condition de notre redressement productif, et d'engager nos partenaires européens à s'investir dans le grand chantier d'une Europe de l'énergie en mettant en
place des politiques communes volontaristes et pourvoyeuses d'une nouvelle croissance.
Exemplaires chez elles et visionnaires pour notre monde commun, la France et l'Europe y gagneront un pouvoir d'entraînement accru dans les enceintes internationales où doivent s'élaborer les accords mettant en actes cette « responsabilité commune et proportionnée » proclamée il y a vingt ans.

Quatrième changement : les collectivités territoriales prouvent concrètement qu'il est possible d'agir

La destruction de notre environnement n'est pas une fatalité qui s'abattrait sur une humanité impuissante et condamnée à subir. C'est une question de volonté politique.
En Poitou-Charentes, cela fait déjà plusieurs années que nous avons pris le parti d'une excellence environnementale qui est notre règle dans tous les domaines de l'intervention régionale.
Nous nous sommes fixés, à l'horizon 2020, des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre plus ambitieux que ceux retenus par l'Europe. Nous avons construit le premier lycée « zéro énergie fossile ». Nous soutenons le développement des industries écologiques avec notamment la création d'un pôle de compétitivité qui rassemble aujourd'hui un millier d'entreprises et de laboratoires de recherche. Nous soutenons également le développement des énergies renouvelables et l'industrie photovoltaïque, particulièrement malmenée par le précédent gouvernement, la voiture électrique, les biomatériaux, l'éco-construction, les formations aux métiers verts et bien d'autres choses encore car là sont, dans le monde d'aujourd'hui, les gisements de croissance, d'emplois et d'amélioration de la qualité de la vie.
J'ajoute que nous agissons conjointement sur l'offre et la demande, pour sécuriser les nouveaux débouchés sont les entreprises innovantes ont besoin et pour que la barrière de l'argent ne soit pas, pour les ménages, un obstacle au droit à un environnement sain.
J'ajoute aussi que les actions de coopération décentralisée que nous conduisons avec des régions partenaires au Sénégal, au Viet Nam, en Inde, à Haïti et au Québec sont, elles aussi, fondées sur la diffusion des énergies renouvelables, solaire et éolienne en particulier, sur l'exploitation durable des ressources forestières, sur l'écotourisme et sur l'utilisation de technologies agro-environnementales.
Ces programmes, nous les avons bâtis ensemble, en partant des besoins sur le terrain et en associant les populations aux décisions qui les concernent.
J'en tire la conviction renforcée que, du Nord au Sud, une mobilisation écologique commune, au service du développement humain, est possible dès lors qu'elle repose sur des relations égalitaires et la mise en commun de nos savoir-faire.
Penser globalement et agir localement, c'est ce que font de par le monde de très nombreuses collectivités locales.
D'après l'ONU, 50 à 80% des actions publiques contre le changement climatique sont le fait des Régions.
A Rio, les villes et les collectivités territoriales sont fortement représentées : elles témoignent que la révolution social-écologique est en marche quand bien même les Etats tardent.
Seules, elle ne peuvent pas tout mais elles peuvent beaucoup et préfigurent avec des résultats probants ce qui doit devenir possible à l'échelle du monde.

Qu'attendre de Rio + 20 ?

Chacun le sait : les conditions d'un franc succès et d'avancées majeures ne sont pas réunies.
J'espère pourtant que ce 2ème Sommet de la Terre, voulu jadis par le Président Lula, débouchera sur des résultats tangibles. C'est pourtant loin d'être sûr.
La France, pour sa part, y défend trois objectifs :

- l'accès universel aux énergies renouvelables, pour lequel des engagements doivent être pris ;
- la souveraineté alimentaire qui passe par une agriculture durable et par la préservation des terres arables contre leur accaparement par des Etats étrangers et des multinationales qui les exploitent à leur seul profit ;
- le soutien à la croissance verte, dont l'économie sociale et solidaire est partie prenante, pour que le développement durable soit, sous toutes les latitudes, facteur d'essor économique, de justice sociale et d'équilibre des territoires.
Elle y défend aussi la création d'un indicateur remplaçant le PIB, qui intègre l'efficacité environnementale et sociale à la mesure du progrès de nos sociétés, la mise en place de financements innovants car l'émergence d'un nouveau modèle suppose des investissements d'avenir.
Les Etats les plus anciennement industrialisés ne peuvent se défausser de leur responsabilité historique et de leur « dette écologique ».
De précédents sommets ont créé des fonds qui ne sont toujours pas ou
insuffisamment abondés : je crois que ce manquement à la parole donnée alimente une méfiance peu propice aux compromis à construire.
A Rio, la France et l'Union européenne défendent une nouvelle fois la nécessité de mettre en place une Organisation mondiale de l'Environnement, comme il existe un Organisation mondiale du commerce ou une Organisation internationale du travail, c'est à dire une Agence spécialisée de l'ONU qui dépasse les limites de l'actuel Programme national des Nations unies pour l'environnement, le PNUE, créé en 1972 lors de la Conférence de Stockholm, doté de faibles moyens financiers et qui ne regroupe dans son conseil d'administration qu'une cinquantaine de pays.
Il nous faut aujourd'hui une organisation plus puissante, capable d'assurer le suivi des décisions prises, de mobiliser les énergies et de préparer les négociations à venir.
En établissant son siège à Nairobi, cette Organisation mondiale de l'environnement témoignerait aussi du rôle de l'Afrique au regard des enjeux environnementaux et de l'importance d'une mobilisation écologique qui fasse réellement reculer la pauvreté.
Mais ne nous voilons pas la face : le texte mis au point sous la férule du Brésil juste avant l'ouverture du Sommet de Rio + 20 est indigent et décevant. Il se borne, en matière de gouvernance, à un « renforcement » fort imprécis du PNUE, sans même évoquer la perspective d'une Organisation mondiale de l'environnement.
Il est d'une grande discrétion sur la question des financements nécessaires pour promouvoir dans les pays pauvres une économie sobre en carbone et moins dévoratrice des ressources naturelles.

Il semble, à ce stade, que le texte final n'acte, pour l'essentiel, que deux bonnes nouvelles :
- l'adoption des Objectifs du Développement Durable qui succèderont en 2015
- aux Objectifs du Millénaire qui exclusivement tournés vers les pays pauvres (et
- n'ont obtenu que des résultats mitigés) ;
- la prise en compte de la question des océans et de la biodiversité en haute-mer.
L'acidification des mers, véritables puits de carbone, les ravages de la surpêche et la destruction massive des stocks de poissons n'avaient jusqu'à présent donné lieu qu'à l'adoption, il y a une trentaine d'années, d'un Convention sur le droit à la mer qui ne protège que les zones côtières et laissait un vide juridique total sur 70% de la surface maritime. L'opposition des Etats-Unis, du Japon, de la Russie, de l'Islande et de la Norvège ne l'a pas emporté face au front commun de l'Europe et des pays pauvres du G77.
A Copenhague, le Président Lula avait créé la surprise en prenant pour son pays des engagements volontaristes et exemplaires.
A Rio cette année, nombre de chefs d'Etat et de gouvernement sont absents (notamment Barak Obama, Angela Merkel, David Cameron).
François Hollande est le seul Président d'un grand pays développé à participer au Sommet, si l'on excepte le Brésil, puissance accueillante.
« L'heure n'est plus aux querelles de clocher » disait il y a un mois M. Ban Ki-moon, secrétaire général de l'Onu. Il ajoutait : « le moment est venu pour les dirigeants et les peuples du monde de s'unir autour d'un objectif commun pour façonner l'avenir que nous voulons ».
Il y a tout lieu de craindre que le Sommet de Rio ne le permette pas.
La hantise de la crise, au lieu de pousser à l'audace et aux solidarités nécessaires pour en sortir par le haut, semble avoir nourri des frilosités dont l'Union européenne s'honore de ne pas être satisfaite.
L'ambition d'ouvrir un nouveau cycle de négociations dans la perspective d'un accord global, en construisant pour ce faire une méthode et un calendrier, semble avoir été remisée.
Sauf coup de théâtre, ce n'est pas une bonne nouvelle pour le monde.
Mais ce doit être, pour nous en France et en Europe, une raison de plus de pratiquer hardiment une politique par la preuve qui nous arme face à la crise globale qui malmène nos pays alors que le levier du développement durable est une chance à saisir.

Ségolène Royal

12 avril 2012

Raymond Aubrac est mort.

Raymond Aubrac nous a quittés. Il fut, sa vie durant, un homme de conviction et d’engagement, attaché à transmettre aux générations suivantes les idéaux toujours actuels de la Résistance et les valeurs de justice sociale, qui doivent rester de solides repères pour agir dans le monde d’aujourd’hui.
Il a rejoint Lucie Aubrac, compagne de toute une vie et de tous les combats.
Ensemble, quand la France était au plus bas, ils eurent le courage d’espérer et de lutter.
Nommé à 30 ans, en 1944, commissaire dela République à Marseille, il eut la passion de reconstruire le pays. Compagnon de route des communistes, il sut prendre la mesure des crimes du stalinisme. Il s’impliqua aux côtés des pays qui refusaient la domination coloniale et voulaient tracer eux-mêmes leur propre route. Juif dont les parents furent assassinés à Auschwitz, il prit fermement position pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens.
Avec d’autres qui furent, comme lui, de grands Résistants, il s’insurgea contre le démantèlement du pacte social de la Républiquerefondée à la Libération et appela avec force à défendre, ici et maintenant, le socle de droits proclamés par le programme du Conseil National de la Résistance.
Passeur de mémoire, il refusait la récupération.
Aux plus jeunes, il disait d’expérience qu’il ne faut jamais partir battus.
Solidement ancré à gauche, défenseur de notre laïcité républicaine, citoyen actif jusqu’à ses derniers jours, il nous laisse le bel héritage de la droiture, du courage et de la fidélité à soi-même.

 Ségolène Royal


7 avril 2012

Discours de Ségolène Royal à Rennes le 4 avril 2012

"Chers amis, à dix-huit jours du premier tour de l’élection présidentielle, le moment est venu de lancer un vibrant appel à tous ceux qui veulent s’abstenir ou qui hésitent à venir voter, alors que le changement a besoin de tout le peuple de France, peuple libre, peuple fier, peuple rebelle et qui mérite un nouveau destin. Oui, un nouveau destin pour stopper la voracité financière sans limites qui veut imposer sa loi, pour arrêter une mauvaise gouvernance qui aggrave les injustices. Pour tout cela et pour bien d’autres raisons, nous devons réussir le changement à Gauche pour tous ceux qui l’attendent.

Et la France qui veut le changement nous appelle. Et nous lui répondons, courageux, déterminés, imaginatifs, audacieux et joyeux, avec celui qui porte nos couleurs, notre candidat François Hollande et dont nous devons assurer la victoire.

Alors, on nous dit que l’abstention deviendrait le premier parti de France, que les Français se détourneraient des urnes, se sentant de moins en moins concernés. Mais vous qui êtes là, si nombreux, à Rennes, venus de toute la Bretagne et d’au-delà, vous qui vous mettez en mouvement, vous qui vous représentez une force citoyenne, alors, allez chercher les autres, tous les autres : ceux qui se sentent écrasés, étouffés, résignés, indignés, découragés, pour leur dire que si la France est en recul c’est parce que le peuple a été écarté de tout. Et que si la France repart en avant, c’est parce qu’avec la Gauche, le peuple sera au cœur de tout et en avant de tout !

Dites à celles et ceux qui se détournent des urnes, même si leurs raisons doivent être écoutées et prises en compte, de ne jamais oublier qu’à travers le monde, des hommes et des femmes risquent leur vie pour pouvoir voter. Et comment ne pas, à titre d’exemple, au moment où nous sommes rassemblés, comment ne pas saluer ici la victoire en Birmanie de la combattante Ann Sann Suu Kyi ? Oui, Ann Sann Suu Kyi, celle qui n’a jamais rien lâché face à la junte militaire au pouvoir et qui en a payé le prix fort, quinze ans de réclusion et d’isolement forcé. Elle nous a rappelé avant-hier que rien n’aurait été possible sans la fidélité populaire. Elle a annoncé une ère nouvelle dans laquelle le rôle du peuple sera renforcé, la démocratie approfondie et la pauvreté en recul.

Alors nous qui avons la chance de vivre en démocratie, prenons exemple sur les combats de ceux – et ils sont de plus en plus nombreux à se lever à l’échelle de la planète –, prenons exemple sur les combats de ceux qui veulent accéder à cette démocratie et allons voter. Allons voter parce que même si nous sommes en démocratie, nous avons besoin, tellement besoin de plus de liberté, de plus d’égalité, de plus de fraternité, où chacun demande à être considéré d’abord comme un être humain. C’est pourquoi personne — personne, je dis bien personne ! — ne doit laisser à d’autres sa place d’électeur. Et j’en appelle à la mobilisation citoyenne !

Car le moment du vote c’est un moment exceptionnel, c’est un moment où la voix d’une caissière vaut celle d’un patron du CAC 40. C’est le moment où la voix d’un ouvrier vaut autant que celle de celui qui sans vergogne l’a livré à un licenciement boursier. Alors, aux urnes citoyens !

Aux urnes et cela dans tout le pays car c’est une forme d’épuisement démocratique qui explique tant de difficultés, tant de malheur, tant de précarité, tant d’injustice. C’est toute une gouvernance qui est malade d’être confisquée par quelques-uns liés au pouvoir financier, qui pensent, ici et dans le monde, que tout se vend et que tout s’achète, y compris la force de travail de millions d’hommes et de femmes dont ils se servent avant de les jeter comme des objets. Pire même que des objets. J’ai vu dans les usines qui ferment, à l’aciérie de Gandrange, les machines mieux traitées que les ouvriers. Parce que les machines, au moins, on les répare pour pouvoir les revendre ! Mais les ouvriers, on ne s’en occupe plus lorsqu’ils sont licenciés ou lorsqu’ils sont liquidés. Eh bien, levons-nous pour dire non à ce système ravageur, destructeur, qui rejette les valeurs humaines derrières les valeurs financières. Et au fond, notre choix c’est de refuser la peur de la crise. C’est de considérer que prise à bras-le-corps, la crise est une chance, une opportunité pour changer les règles du jeu, alors que d’autres voudraient faire peur avec la crise, pour continuer à diviser, pour régner. Voilà la vérité. Un autre modèle est possible. Un nouveau chemin existe et nous allons le prendre ensemble, emmenés par celui qui aujourd’hui porte le projet présidentiel et sera je n’en doute pas, François, notre prochain président.

Et c’est pourquoi je dis, du fond du cœur, aux 17 millions d’électeurs qui en 2007 voulaient la Gauche à la présidentielle et qui m’ont fait l’immense bonheur de choisir un bulletin à mon nom, je leur dis, revenez aux urnes le 6 mai prochain, car vu ce qui s'est passé depuis cinq ans, votre choix d’alors, votre volonté de 2007 a toutes les raisons de s’être renforcée.

Et à tous les autres, tous les déçus de la Droite, tous les cruellement déçus de la Droite, de ces dix années de Droite, tous ceux aussi qui se sentent trahis de ces cinq dernières années, ne restez pas chez vous, venez prendre part à notre force citoyenne, celle dont la France a besoin pour lever une espérance et la réaliser.

Oui, rassemblons-nous de plus en plus nombreux pour prendre notre part à l’œuvre commune d’un nouvel avenir. On sait bien, certes, que quand la précarité touche plus de 15 millions de citoyens qui bouclent leur fin de mois à dix ou vingt euros près, que deux millions de familles sont en situation de surendettement – et il faudra réformer les tarifications bancaires – qu’un million et demi de femmes se démènent pour élever leur famille, certes on se dit que l’avenir semble tellement bouché pour soi ou pour ses enfants qu’on ne se croit pas capable ou pas utile pour participer au relèvement de notre pays. Eh bien si, nous, nous disons ici que vous en êtes capables, toutes celles et ceux qui se sentent si loin des enjeux nationaux. Nous seulement vous en êtes capables mais vous êtes indispensables. Et l’avenir ne se fera pas sans vous.

Indispensables bien sûr pour gagner, bien sûr. Mais indispensables surtout pour transformer car vous serez respectés et associés à la conduite du changement. Et vous avez au fond de vous cette énergie, cette intelligence, aujourd’hui bridées, souvent méprisées, toujours entravées. Et demain, en libérant toutes ces énergies, toutes ces libertés, d’agir et d’avancer, nous remettrons notre pays en mouvement.

Et le paradoxe, c’est que ce sont celles et ceux les plus tentés par l’abstention qui ont le plus souffert des politiques de la Droite et qui ont le plus à attendre du changement à Gauche. Les quartiers populaires, nous dit-on, les femmes, les jeunes, les classes moyennes. Les quartiers populaires ? Oui ils sont venus voter massivement en 2007. Oui, on le sait, le repli sur soi gagne du terrain dans ces quartiers. Et je voudrais leur dire à nouveau et sans rien lâcher, en notre nom à tous, que pour nous, les banlieues ne sont pas un problème mais une partie essentielle de la solution. Oui, une partie essentielle de la solution. Et c’est l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique qui va repérer nos talents dans les banlieues pour les emmener en stage aux Etats-Unis et nous, nous ne serions pas capables de repérer tous ces talents ? Mais si, il y a du talent, de l’énergie, de l’envie d’avancer, une force de travail et de créativité, des jeunes qui en veulent, des parents qui luttent pour l’éducation de leurs enfants, des mères seules qui s’acharnent à tenir leur famille debout. Eh bien, nous relèverons ce défi, qui fera que tous ceux qui se sentent en marge, les périphéries urbaines ou le rural profond, tous ceux qui souffrent pareillement des reculs du service public, oui nous ferons en sorte que tous ceux-là puissent prendre part à l’œuvre commune, à égalité de droits et de devoirs et à égalité d’accès au service public.

Et je pense bien sûr à la France métissée qui a toute sa place dans la République, toute sa place, à égalité de droits et de devoirs. Toute sa place les 22 avril et le 6 mai prochain ! Oui France métissée, tu fais partie de la République, contrairement à ce que tu entends depuis maintenant cinq ans. Voilà la vérité et voilà comment cette France prendra part à notre relèvement commun.

Les jeunes ? On nous dit aussi qu’ils se détourneraient des urnes, lassés par tant de difficultés à entrer dans la vie. Certains leur avaient promis la récompense de leurs efforts. Ils voudraient juste, les jeunes, avoir le droit de faire leurs preuves. Mais ils trouvent davantage de portes fermées que de mains tendues. Avec le changement, ce sera le contraire, les portes s’ouvriront, avec la priorité à l’éducation, à la formation, à l’apprentissage, au service civique.

La Droite répète à l’envi que la priorité à l’éducation portée par notre candidat coûte trop cher. Mais essayez donc l’ignorance, la désespérance, le chômage qui conduit à la marginalité et parfois la délinquance et faites le calcul, et vous verrez que ça coûte bien plus cher. Certes l’éducation a un coût, mais l’éducation ça n’a pas de prix. Voilà notre vérité.

Les femmes ? Les femmes frappées par la crise, les femmes plus durement frappées par la précarité, par les bas salaires. Dès que la crise économique est là, ce sont les femmes qui supportent cette crise, cet abaissement des salaires et ces temps partiels forcés, avec des conditions de travail souvent très contraignantes. Beaucoup reste à faire. C’est un chantier considérable et je pense aussi aux femmes retraitées avec des retraites de misère. Et bien sachons que le rétablissement du droit à la retraite à 65 ans et à 60 ans pour celles et ceux qui ont cotisé, sachons que cette réforme va prioritairement bénéficier aux femmes car ce sont elles qui ont été frappées, scandaleusement, par l’allongement de la durée de cotisation, elles qui se sont arrêtées pour élever leurs enfants, elles qui ont subi des durées de travail contraint, elles qui ont été licenciées en premier, elles qui n’ont pas souvent le choix du temps partiel. Et comme le disait Flora Tristan, « il y a toujours plus prolétaire que le prolétaire, c’est la femme du prolétaire ». Et pour la Gauche voilà un combat de toujours !

Les entrepreneurs ? On nous dit aussi qu’ils ne viendraient pas voter. Et pourtant, dans le projet de notre candidat, il y a au cœur de ce projet, la priorité donnée à la relance de l’activité économique. Non seulement par la création de la banque publique d’aide aux petites et moyennes entreprises, mais également par le choix qui est fait de l’excellence environnementale. Et la croissance verte sera un des leviers majeurs pour la nouvelle politique industrielle, pour la mutation écologique, un levier très important pour la création d’activité et d’emplois dans tous les domaines de l’activité économique et industrielle de notre pays : transport, logement, alimentation, énergie renouvelable, chimie verte, voitures électriques, photovoltaïques, biocarburants, agriculture biologique, circuits courts, ressources maritimes, lutte contre le réchauffement climatique, accès à l’eau potable.

Oui, nous sommes non seulement des citoyens sensibilisés et engagés ici, dans la révolution écologique. Mais nous sommes citoyens du monde, et c’est pour cela aussi que nous défendons ces valeurs. Parce que nous savons que nous partageons la même planète et que si les pays industrialisés, si les pays les plus riches continuent ce système de croissance et de développement qui conduit au réchauffement planétaire, alors les pays pauvres seront encore plus pauvres, alors les migrations de la misère seront encore plus terribles, et alors l’accès à l’eau potable deviendra la principale source de guerre. Et cela, les Socialistes, nous ne l’acceptons pas ! Voilà le défi que nous aurons aussi à relever !

Je pourrais prendre bien d’autres sujets de réforme et de combat, mais vous l’avez compris, l’essentiel de ce qui fait l’engagement de ma vie politique depuis des années se retrouve dans le projet que nous portons tous ensemble aujourd’hui. Plus que jamais, nous devons porter la voix des sans-voix. Eh bien, le moment est venu de les faire entendre, de donner de la visibilité à tous les invisibles. C’est pourquoi je suis heureuse d’être ici ce soir, heureuse et fière de m’adresser à vous, mes amis. Il est temps de reprendre en main le pays que nous aimons !

Quand on me dit, on me l’a encore demandé tout à l’heure, « mais comment faites-vous pour faire campagne ? », je dis d’abord que la cause que les Socialistes défendent est celle de l’émancipation humaine, et que cette cause est plus grande que nous. Je dis ensuite que nous sommes au service de cette cause et non l’inverse. Je dis enfin que c’est une façon noble, aussi, de faire l’Histoire que d’aider en oubliant ses ambitions, oui, d’aider celui qui est en situation de l’emporter. Et puis, je n’ai pas passé plus de trente ans de ma vie politique à agir pour des solutions justes et efficaces pour voir encore la Droite se maintenir au pouvoir et faire reculer les valeurs républicaines ! Et vous, vous n’avez pas enduré dix ans de Droite pour souffrir encore de dirigeants qui ne sont manifestement pas à la hauteur de la tâche !

Alors oui, nous avons besoin d’un président qui va avoir le souci de construire la confiance, le bien-être, le rassemblement, l’Europe des peuples. Nous avons besoin d’un président qui va restaurer la position de la France dans le monde et retirer nos troupes d’Afghanistan. Nous avons besoin d’un président qui va s’atteler aux problèmes de la vie quotidienne : logement, santé, travail, pouvoir d’achat, écologie, sécurité. Car on sait qu’il ne peut y avoir d’ordre et de sécurité là où règne l’injustice.

François est notre candidat ! Nous n’avons pas un instant à perdre, et toutes les voix comptent dès le premier tour ! Car c’est lui, le seul, qui peut l’emporter à Gauche !

Je suis particulièrement heureuse de délivrer ce message et ce symbole d’unité sur ce magnifique sol breton, pays de terre et d’eau, là où la mer rejoint le ciel. Car c’est quand elle est unie que la Gauche gagne ! C’est comme cela que la France dans ce qu’elle a de meilleur, gagne aussi.

Vive la République, vive la démocratie !"

28 mars 2012

Election présidentielle au Sénégal

Communiqué de Ségolène Royal 26.3.2012

J’adresse tous mes vœux de réussite pour le mandat que les électeurs sénégalais viennent de confier à Macky Sall.

Je salue l’engagement et la vigilance du peuple sénégalais qui a une fois encore prouvé son profond attachement à la démocratie et sa soif de justice sociale.

C'est aussi une bonne chose pour la démocratie que le président sortant ait finalement eu la sagesse de féliciter le vainqueur du scrutin, comme le président Abdou Diouf sut le faire à son égard.

L’élection du président Macky Sall est aussi un fort message de volonté, d’unité et d’espoir que le peuple sénégalais adresse à l’Afrique et au monde.


Ségolène Royal 

 Macky Sall reçoit Ségolène Royal chez lui, à Fatik, le 7 avril 2009 après le discours prononcé par Ségolène Royal à Dakar.

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Pièce jointe
photos sngal 200.jpg

15 mars 2012

Agenda de Ségolène Royal

Ségolène Royal sera l’invitée de l’émission C Politique sur France 5 dimanche 18 mars à 17 h 40.

 

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