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Blog du groupe "Désirs d'Avenir" de Marseillan (Hérault)
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27 décembre 2009

Ségolène Royal "ce qui m'a frappé, c'est

Ségolène Royal "ce qui m'a frappé, c'est l'écart entre la puissance des peuples et le retard des chefs d'Etat."

21 décembre 2009 - 15:56

Invitée des "4 vérités" de France 2, Ségolène Royal s'est exprimée sur la "cruelle déception" que constitue l'accord à minima signé à Copenhague.

"Ce qui m'a frappé à Copenhague, c'est l'écart entre la puissance des peuples, des associations, des citoyens qui attendaient énormément, qui agissent déjà énormément et le retard des chefs d'Etat" a-t-elle notamment déclaré.

Alors que des observateurs voudraient mettre l'ONU en accusation pour cet échec, Ségolène Royal a rappelé qu'en septembre le G20 n'a lui-même "pas réussi à se mettre d'accord sur un engagement clair pour un plan contre le réchauffement climatique".
"Je crois que ce sont les leaders du monde qui n'ont pas été à la hauteur du défi" a-t-elle ajouté.



Lire le script de l'émission

Thierry BECCARO 7 h 51 minutes, voici les 4 VERITES.

Michaël DARON reçoit aujourd’hui Ségolène ROYAL, bonjour. (…)

Michael DARMON Bonjour. Elle a appelé à dépasser le Parti socialiste mais en 2010, elle devra faire attention à ce que le PS ne la dépasse pas, c’est son équation personnelle, bonjour Ségolène ROYAL.

Ségolène ROYAL Bonjour.

Michael DARMON On va bien sûr en parler mais tout d’abord, qu’est-ce que vous retenez de l’échec de Copenhague, qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?

Ségolène ROYAL C’est vrai que c’est une cruelle déception et en même temps, le combat doit continuer. Ce qui m’a frappé, moi, à Copenhague c’est l’écart entre la puissance des peuples, des associations, des citoyens qui attendaient énormément, qui agissent déjà énormément et puis le retard des chefs d’Etat.

Michael DARMON Est-ce que ce n’est justement pas ça aussi le problème, le fait d’avoir fait tellement participer… les Nations Unies ont voulu piloter une négociation mondiale avec tellement d’acteurs mais au fond, n’ont pas réussi à faire que les pays dépassent leurs intérêts nationaux ?

Ségolène ROYAL Oui, il y a une inertie, il y a une inertie des chefs d’Etat parce qu’il y a un manque de courage, il y a un manque de volonté politique alors qu’il y avait une conscience universelle qui a émergé, ça c’est le point positif et que tous les grands pollueurs de la planète étaient autour de la table, c’est le second point positif. Et en même temps, ils n’ont pas su aller au-delà. Mais c’est trop facile aujourd’hui de mettre en cause le fonctionnement de l’organisation des Nations Unies, surtout après coup, alors que (rappelons-nous) au mois de septembre, le G20 lui-même n’a pas réussi à se mettre d’accord sur un engagement clair d’un plan climat contre le réchauffement climatique. Donc au nom de quoi aujourd’hui, les pays les plus riches viennent donner des leçons de morale, non, non, je crois que ce sont les leaders du monde qui n’ont pas été à la hauteur du défi, du défi tout simple. D’abord ils ont oublié une chose je pense, ils ont oublié que la terre ne leur appartient pas, c’est l’homme qui appartient à la terre, ce n’est pas la même chose. Et puis la seconde chose, c’est qu’ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas. C’est quand on arrive à Copenhague et ces grandes affiches où on voit les chefs d’Etats…

Michael DARMON Oui, avec les chefs d’Etat vieillis.

Ségolène ROYAL Vieillis de 20 ans, et c’est mis comme ça une phrase très, très forte en disant « s’ils n’agissent pas, ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas sur la qualité de la terre que l’on va transmettre à nos enfants ».

Michael DARMON Qu’avez-vous pensé de l’attitude de Nicolas SARKOZY durant cette négociation, durant ces deux derniers jours, lorsqu’il a justement dramatisé les enjeux et provoqué des réunions en pleine nuit ?

Ségolène ROYAL Moi je pense… si on prend un peu de recul par rapport à ce comportement, je crois qu’il a perdu beaucoup de crédit sur la scène internationale, pour deux raisons, d’abord c’est parce qu’il joue trop personnel, il faut apprendre à jouer collectif, surtout sur des enjeux planétaires. La deuxième chose, c’est que la politique écologique de l’UMP est loin d’être exemplaire, donc il n’avait pas la force de la crédibilité de la parole. Et l’autre contraste c’était entre la réunion des leaders des régions du monde, puisque nous nous étions réunis juste avant les chefs d’Etat, moi j’étais là en tant que présidente d’une région très en avance sur le plan écologique justement et exemplaire, en particulier je préside la première région sur le plan photovoltaïque d’Europe. Donc nous étions là rassemblés et ce qui m’a frappé, c’est… au fond, nous étions déjà en avance sur les chefs d’Etat. Vous savez, 50 à 80 % des actions de lutte contre le réchauffement planétaire se mettent en place au niveau infranational, c'est-à-dire dans les régions, dans les villes et puis par les citoyens, c’est quand tout le monde avance ensemble. Eh bien ce combat-là, il doit continuer.

Michael DARMON La Chine qui s’impose comme pratiquement le nouveau maître du monde, assez peu coopérative, ça vous fait peur ?

Ségolène ROYAL Elle était déjà là, ce qui est déjà une avancée considérable. Et en même temps la Chine, elle est sur ses gardes aussi, elle connaît aussi les enjeux écologiques. Et je voudrais dire une autre chose, la Chine elle a bien compris – et je crois que tout le monde doit comprendre – que la lutte contre le réchauffement climatique… parce que la catastrophe est là, c’est une catastrophe humaine, on discute alors qu’on sait que des milliards d’êtres humains ne vont plus avoir accès à l’eau potable, donc ce sont des enjeux considérables et il faut être à la hauteur de ces enjeux. Mais c’est aussi une chance, c’est une chance cette mutation écologique, c’est ce qui va permettre la sortie de crise des pays industrialisés et c’est ce qui va permettre la sortie de la pauvreté des pays les plus pauvres de la planète, puisque ce sont eux qui vivent sous les latitudes les plus chaudes, avec l’énergie solaire. Donc je pense qu’une des clés de la lutte contre le réchauffement climatique et de la volonté politique, c’est aussi le transfert de technologies vers les pays pauvres.

Michael DARMON Alors, il y a aussi une dimension un peu plus prosaïque aussi, justement, liée à l’environnement et à la mutation des modèles économiques, en France le dossier HEULIEZ dans une région qui est la vôtre, Poitou-Charentes, qui pourrait donc faire des voitures électriques, entreprise qui n’arrive pas à redémarrer, parce que l’Etat bloque dix millions d’euros d’aide, ne fait pas confiance dans le repreneur. Qu’est-ce qui se passe ?

Ségolène ROYAL D’abord vous avez raison, c’est un exploit extraordinaire de produire la voiture électrique par une PME, l’entreprise HEULIEZ, sur la base d’un appel d’offres de la région Poitou-Charentes…

Michael DARMON Et pourquoi ça bloque ?

Ségolène ROYAL Parce que je crois que là aussi, nous sommes trop en avance et ça dérange d’être trop en avance, ça dérange les grands groupes industriels…

Michael DARMON Ça dérange qui ?

Ségolène ROYAL D’abord, les grands groupes qui sont en retard par rapport à la production de la voiture électrique, qui est un enjeu majeur de la lutte contre le réchauffement climatique. On parlait de la Chine à l’instant, voyez le marché de l’Inde, le marché de la Chine, le marché du monde entier sur le véhicule électrique pourraient sauver, non seulement toute l’industrie automobile de l’Europe, et quand on se souvient des souffrances de la sous-traitance automobile au cours des mois qui viennent de s’écouler, je pensais à NEW FABRIS par exemple, on se dit : mais qu’a fait le gouvernement pour pousser en avant la voiture électrique.

Michael DARMON On pourrait se dire aussi, c'est le moteur du Royalisme qu’on veut empêcher de faire redémarrer, est-ce que ce n’est pas une démarche plus politique contre vous ?

Ségolène ROYAL Ce serait dérisoire, si l’UMP pense pouvoir couler une entreprise uniquement parce qu’elle est installée dans la région Poitou-Charentes, je ne veux même pas y croire. Je pense que c'est finalement peut-être plus grave et plus anecdotique, c’est-à-dire que c’est une forme d’inertie dans la politique industrielle. Mais de toute façon, on avance quand même, on avance, parce qu’on est au combat et que les fonds sont arrivés, que la région Poitou-Charentes est entrée au capital de l’entreprise, c’est une grande première en France, et que nous allons avancer, que nous allons réussir. Et permettez-moi de lancer un appel aux achats des voitures électriques sur le site d’HEULIEZ.

Michael DARMON Au chapitre politique, il semble que certains de vos proches s’adressent bientôt par lettres en disant : il faut dépasser le PS, comme vous l’avez appelé, et donc concrètement supprimer les courants au sein du parti. Est-ce que vous confirmez cette démarche ?

Ségolène ROYAL Bien sûr. Mais les lettres à destination des militants sont régulières parce que nous animons en effet d’abord nos salles « Désir d’avenir », ce qui est mon laboratoire d’idées et le lieu des universités populaires. Et puis nous animons bien sûr la réflexion politique, et cette réflexion politique elle est de s’élever au-dessus des querelles pour repenser une force politique et un dépassement du Parti socialiste.

Michael DARMON Comment allez-vous reconquérir l’opinion qui vous a un petit peu lâchée quand même ces derniers temps, est-ce que cette rupture avec l’opinion est quelque chose qui vous affecte, comment vous allez reconquérir tout cela ?

Ségolène ROYAL Je ne sais pas si l’opinion m’a lâchée, ce qui m’importe c’est de savoir pourquoi je me bats. Moi je combats pour l’emploi, je me bats pour mon territoire régional, je me bats aussi pour que le Parti socialiste se rénove, que la gauche se rassemble, je me bats pour mettre en accord mes discours et mes actes, c'est-à-dire pour construire dans la région que je préside – et à l’occasion des élections régionales – une grande alliance qui va de la gauche radicale au centre. Et malgré les ricanements ou les dévoiements que je dis, je continue à avancer, à construire le rassemblement à petits pas…

Michael DARMON Justement, parce que c’est terminé…

Ségolène ROYAL Mais à pas décidés.

Michael DARMON Mais vraiment pour vous poser la question : dans votre livre « Femme debout » avec Françoise DEGOIS, vous dites « je suis de l’univers de BALZAC », pourquoi vous dites ça ?

Ségolène ROYAL Parce que je suis…

Michael DARMON Rapidement.

Ségolène ROYAL J’ai à la fois reçu une éducation très austère, je pense, qui me structure et qui me fait comprendre aussi la souffrance des autres et les difficultés des autres. Et qu’en même temps, j’ai une détermination très forte pour avancer dans le siècle qui vient.

Michael DARMON Merci beaucoup

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