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Blog du groupe "Désirs d'Avenir" de Marseillan (Hérault)
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4 mars 2009

"La solution en Guadeloupe : l'extension de

"La solution en Guadeloupe : l'extension de l'accord par arrêté ministériel"

03 mars 2009 - 13:31

Ségolène Royal était l'invitée des "Quatre vérités", sur France 2.

Voir l'interview.

Lire l'interview :

Bonjour Ségolène ROYAL. On va bien sûr parler d’abord de la crise économique, les prévisions économiques qui s’assombrissent un peu plus chaque jour, 300 000 destructions d’emplois attendues cette année, disait hier Bercy. Vous partagez, j’imagine, ce pessimisme ?

Ségolene Royal : Bien sûr. Je crois que la situation est très grave, elle a d’ailleurs été sous-estimée par le gouvernement. Elle prouve aussi que le plan de relance n’est pas à la hauteur. Donc aujourd’hui, qu’est-ce qu’il faudrait faire ? Je pense qu’il faudrait investir massivement dans la croissance verte, dans la santé et dans l’éducation, pour que les entreprises puissent garder et puissent faire en sorte que les salariés soient parfaitement formés lorsque la relance va revenir, c’est-à-dire qu’il ne faut absolument pas aujourd’hui que les entreprise arrêtent l’investissement dans l’innovation, ce qui justifierait une deuxième décision, je le répète depuis maintenant plusieurs semaines, c’est que l’État entre dans le capital des banques, pour que vraiment les ressources bancaires soient mises au service du développement économique des entreprises. Et enfin je pense que la troisième décision très importante serait vraiment une alliance franco-allemande autour de la création d’un ministère de l’économie et de la relance.

Vous trouvez que ce que fait le gouvernement ne va pas dans le bon sens, vous ne donnez pas acte à Nicolas SARKOZY de faire preuve de volontarisme, notamment dans son plan de relance pour l’automobile, vous trouvez que cela ne va pas assez loin ?

Ségolene Royal : Je crois que le gros déficit gouvernemental c’est de faire du coup par coup. On ne sent pas la cohérence de l’action économique, on ne sait pas ce qui est choisi, est-ce que ce sont des allègements fiscaux qui sont allés aux plus riches, est-ce que c’est un investissement dans la consommation qui est intervenu très tardivement et très marginalement ? Il y a un refus d’entrer dans le capital des banques et je crois que c’est une grosse faute économique. On ne sent pas les alliances au plan européen pour être plus fort ensemble. Donc je crois qu’il faut de la cohérence, il faut remettre de l’ordre juste dans l’économie et il faut un gouvernement visible.

Vous savez bien que la crise est mondiale. En quoi la France ne fait-elle pas comme ses voisins et partenaires, justement le maximum pour aider les entreprises à limiter la casse ?

Ségolene Royal : Parce que le gouvernement agit en ordre très dispersé. Nicolas SARKOZY a donné l’habitude maintenant de faire tout et partout. On ne voit plus les ministres agir, donc il y a un sentiment de fragilité, il y a un sentiment de bricolage et je crois qu’il faut que le gouvernement prenne la mesure de la gravité de la crise et agisse de façon cohérente et massive, comme je viens de le dire. Vous savez, en tant que président de la région Poitou-Charentes, je viens de lancer un plan photovoltaïque massif, avec la Banque Européenne d’Investissement, qui a reconnu que c’était la première région d’Europe qui faisait cela, nous allons faire 600 000 mètres carrés de panneaux solaires, cela va créer mille emplois. Cela prouve bien que si on le fait à l’échelle d’un région, on peut aussi le faire à l’échelle d’un pays tout entier.

En tout cas, contrairement à ce que disent régulièrement les socialistes, le gouvernement ne s’aligne pas forcément sur les positions du MEDEF, puisque le MEDEF aussi critique cette politique de relance, notamment le MEDEF s’est opposé au chef de l’État sur la répartition des profits souhaités par le gouvernement. Est-ce que là aussi vous donnez acte quand même au gouvernement de faire une vraie politique de relance ? Est-ce qu’il n’y a pas un changement de cap, quand même ?

Ségolene Royal : Je ne le vois pas, le changement de cap. Ce que disent les Français, c’est qu’il n’y a pas de cohérence, ils ne voient pas la direction. Donc aujourd’hui quelle serait une bonne direction ? D’abord c’est redonner du pouvoir d’achat, c’est-à-dire qu’il faut que les entreprises qui peuvent augmenter les salaires, et elles sont encore très nombreuses, puissent le faire. Il faut augmenter la masse salariale des entreprises. Et il faut concentrer sur les entreprises qui augmentent la masse salariale les exonérations de charges et les exonérations fiscales. Ce qui ne va pas aujourd’hui, c’est qu’il y a un saupoudrage des aides, puisque vous avez 40 milliards d’euros d’aide économique aux entreprises, quel que soit leur comportement. Or si on mettait ces 40 milliards vraiment sur les entreprises qui augmentent la masse salariale, soit en augmentant les salaires, soit en faisant des recrutements, je pense qu’on y arriverait. Et dans les entreprises qui sont en difficulté, il y en a, je vais cet après-midi dans l’entreprise FABRICE, qui est une entreprise de sous-traitance automobile, dans ces entreprises-là, il faut que là aussi les aides fiscales et sociales interviennent en contrepartie du maintien des salaires sous forme de formation professionnelle des salariés.

Est-ce que vous soutenez, est-ce que vous participerez à la journée d’action du 19 mars des syndicats ?

Ségolene Royal : D’une façon ou d’une autre, bien évidemment, et en particulier dans la région que je préside. Parce que je crois que là où les syndicats ont parfaitement raison, et le gouvernement ferait bien de s’en inspirer, c’est qu’il faut une autre répartition de la valeur ajoutée et des profits. Il y a trop de profits et trop de richesses encore dans certains secteurs, qui se taisent bien évidemment, que l’on n’entend pas, et trop de difficultés dans d’autres. Donc il faut une autre répartition de la richesse à l’échelle nationale, et surtout, je le dis parce que c’est très important, que les aides massives de l’État, parce qu’elles sont réelles, ces aides de l’État, aillent dans les entreprises qui en ont vraiment besoin.

Là où la crise est particulièrement aigue, on le sait, c’est aux Antilles. La grève se poursuit, finalement la situation ne revient toujours pas à la normale. Est-ce que là aussi il ne serait pas temps qu’aujourd’hui le travail reprenne, en Guadeloupe et en Martinique ?

Ségolene Royal : Vous savez, c’est un dossier qui a été vraiment très mal géré et moi je suis allée sur place et vraiment j’ai ressenti viscéralement le sentiment d’abandon, de négligence, de mépris, d’absence de présence ministérielle. Et je voudrais vraiment rendre hommage…

Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Ségolene Royal : Il n’y a pas de ministre sur place encore…

En tout cas le problème a été pris, Nicolas SARKOZY a reconnu qu’il y avait des inégalités…

Ségolene Royal : Ce sont les Guadeloupéens qui ont pris eux-mêmes leur destin en main, c’est-à-dire un certain nombre de chefs d’entreprises, le LKP également, les organisations syndicales, qui ont signé ensemble un premier accord…

Le LKP ne fait pas de la surenchère aujourd’hui en demandant toujours plus et en n’acceptant pas qu’il y ait une reprise du travail ?

Ségolene Royal : Vous savez, moi j’ai vu tout le monde avec le maire de Pointe-à-Pitre. Et en privé les chefs d’entreprises ont dit, et ils l’ont dit à une réunion également, que les revendications du LKP étaient totalement justifiées. Puisqu’il y a une reconnaissance de la vie chère dans les départements d’outremer et dans cette partie des Caraïbes, en Martinique, Guadeloupe et Guyane, il y a 40 % de surprix, ça veut dire qu’il y a aussi des profits supplémentaires…

Vous avez une proposition aujourd’hui ?

Ségolene Royal : Qu’est-ce qu’il faut faire aujourd’hui ? C’est assez simple. Aujourd’hui il y a eu un accord signé avec certaines organisations patronales et syndicales, il faut étendre cet accord par arrêté ministériel. C’est l’article 22-61 du Code du travail. C’est assez simple, cela peut être fait aujourd’hui. Cela a été fait dans la métallurgie, cela a été fait en 97 lorsqu’il y a eu une grève très dure dans les transports routiers ici en France. Quelques organisations syndicales avaient conclu un accord et l’État, par le biais d’un arrêté ministériel, décide d’étendre cet accord qui est parfaitement justifié.

Vous avez rappelé votre voyage en Guadeloupe il y a quelques jours, vous n’étiez pas spécialement mandatée par le PS à cette occasion, vous y alliez en tant que Ségolène ROYAL. Est-ce qu’aujourd’hui au PS tout le monde tire dans le même sens ? On a vu ce week-end que vous vous êtes mis d’accord un peu pour la vitrine mais qu’en coulisse tout le monde n’est pas content. Je pense à votre ami Gérard COLLOMB notamment. Où en est la situation aujourd’hui ? Vous êtes réconciliée avec Martine AUBRY ?

Ségolene Royal : D’abord je n’ai pas besoin d’être mandatée pour prendre mes responsabilités de femme politique. Là où je suis demandée, là où je suis attendue, là où je peux faire du bien, là où je peux rapprocher les points de vue, je continuerai à aller partout. Je suis présidente de région aussi…

Alors sur le Parti socialiste, madame ROYAL ?

Ségolene Royal : … et j’essaye de faire des choses exemplaires qui peuvent servir, non seulement au projet socialiste mais aussi aux Français. Sur le Parti socialiste, bien sûr, voilà, les listes sont maintenant faites, je crois qu’il faut en effet que le Parti socialiste soit aujourd’hui rassemblé..

Martine AUBRY n’est plus sectaire, comme vous le disiez il y a quelques semaines ?

Ségolene Royal : Mais je crois qu’il faut maintenant regarder devant nous. Ce qui est très important, c’est que les socialistes aient un projet européen crédible, attractif, pour que les gens aient envie de venir voter, ce qui n’est pas évident en période de crise économique.

Donc en tout cas vous êtes réconciliante avec Martine AUBRY. Vous allez la voir prochainement ?

Ségolene Royal : Vous savez, contrairement à ce que disent un certain nombre de journaux qui utilisent des mots comme la haine entre les deux femmes, je vais vous dire une chose, la haine ou le ressentiment ne font pas partie de mon champ sentimental ni politique. Donc je regarde les choses, même si parfois on m’a fait beaucoup de mal, j’ai toujours la capacité de regarder devant.

Alors s’il n’y a ni haine ni ressentiment, il y a quoi, une volonté d’aller ensemble ?

Ségolene Royal : Bien sûr. Il y a une volonté de nous mettre au service de ceux qui souffrent le plus, de mettre de l’imagination politique aussi dans les propositions que nous avons à faire, de donner envie de continuer à faire de la politique avec nous.

Une ultime question, on a parlé de vous la semaine dernière pour des raisons que vous n’aimez pas, on a parlé de votre vie privée à la une d’un grand magazine, vous avez effectivement déposé plainte hier. Vous ne trouvez pas qu’il y a un jeu un peu ambigu entre la presse dite people et les politiques ? Parfois certains aiment bien les reportages sur papier glacé, parfois non. Quelle est votre position en réalité ?

Ségolene Royal : Ma position c’est celle de la loi, c’est-à-dire que tout le monde a droit au respect de la vie privée. Maintenant moi je ne viens pas là pour parler de cela. Il y a des personnes qui s’en occupent, Jean-Pierre MIGNARD s’en occupe et moi je ne m’en occupe pas et je n’en parle pas.

Merci Ségolène ROYAL. Bonne journée.

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